Un journaliste de la radiotélévison publique libéré, puis licencié, après une semaine de détention au secret

Dodou Sanneh, journaliste de la chaîne publique Gambia Radio Television Services (GRTS), a été libéré le 14 septembre 2006 après une semaine de détention au quartier général de la National Intelligence Agency (NIA, services de renseignements) à Banjul. "Une fois de plus, un journaliste gambien a été jeté en prison, malmené puis relâché sans explication. Une fois de plus, aucune protestation n'est venue des pays bénéficiant d'une quelconque influence sur la Gambie. Le cynisme et la cruauté du gouvernement de Yahya Jammeh sont ainsi alimentés par l'impunité dont il bénéficie", a déclaré Reporters sans frontières. Le journaliste a été renvoyé de son emploi au sein de la chaîne publique par le directeur général, Momodou Sanyang. Au moment de son arrestation, il était chargé de couvrir la campagne électorale pour l'élection présidentielle du 22 septembre de l'une des deux coalitions d'opposition, l'UDP-NRP-GPDP. Aucune explication n'a été fournie par les autorités sur son arrestation. Interrogés par la presse durant la détention du journaliste, Fatoumata Jahumpa Ceesay, députée proche du président Yahya Jammeh, ainsi qu'un responsable de la NIA, ont déclaré n'être pas au courant de l'affaire. Aucune charge n'a été portée contre Dodou Sanneh. -------------- 12.09.2006 - Un journaliste de la télévision publique détenu au secret après avoir couvert des meetings de l'opposition Reporters sans frontières dénonce avec force l'arrestation arbitraire et le maintien en détention au secret, depuis six jours, d'un journaliste de la radiotélévision publique gambienne, Dodou Sanneh, nouvel épisode de la répression systématique contre la presse engagée par le gouvernement du président Yahya Jammeh. "En pleine campagne électorale, à deux semaines du scrutin, cette nouvelle arrestation montre le caractère despotique du gouvernement sortant. Un journaliste, qui ne s'est manifestement pas montré assez servile envers le pouvoir en place, paye pour cela le prix de sa liberté. L'Union africaine (UA) devrait à tout le moins demander à Yahya Jammeh de respecter les textes et les chartes qu'il a signés, sans quoi l'organisation panafricaine ne pourra plus jamais s'élever légitimement contre les élections faussées sur le continent", a déclaré Reporters sans frontières. Dodou Sanneh, journaliste de la chaîne de télévision publique Gambian Radio Television Services (GRTS), est en détention depuis le 7 septembre 2006, a appris Reporters sans frontières auprès de plusieurs sources locales ayant souhaité gardé l'anonymat. Chargé de couvrir la campagne électorale de l'alliance d'opposition UDP-NRP-GPDP, le journaliste aurait été arrêté en raison de ses reportages, que les autorités estiment "non objectifs", sur les meetings des mouvements soutenant la candidature de l'avocat Ousainou Darboe à l'élection présidentielle du 22 septembre. On ignore son lieu de détention, ainsi que les éventuelles charges portées contre lui. Dodou Sanneh est le dixième journaliste arrêté en Gambie depuis le 1er janvier 2006. Aucune de ces arrestations n'a été effectuée dans le respect des règles de procédure, selon lesquelles un détenu doit être inculpé dans les 72 heures suivant son arrestation et doit pouvoir bénéficier de l'assistance d'un avocat. Banjul, capitale de la Gambie, accueille le siège de la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples (CADHP). Elle a également accueilli, les 1er et 2 juillet 2006, le sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA.
Publié le
Updated on 20.01.2016