Reporters sans frontières appelle à la libération immédiate de Chun Keun Lee, journaliste de la chaîne publique MBC, interpellé dans la soirée du 25 mars 2009 sur ordre du bureau du procureur, à Séoul. Dans la journée, un représentant de Reporters sans frontières avait rencontré le journaliste qui se savait menacé pour un reportage sur l'importation de boeuf américain en Corée du Sud.
Reporters sans frontières appelle à la libération immédiate de Chun Keun Lee, journaliste de la chaîne publique MBC, interpellé dans la soirée du 25 mars 2009 sur ordre du bureau du procureur, à Séoul. Dans la journée, un représentant de Reporters sans frontières avait rencontré le journaliste qui se savait menacé pour un reportage sur l'importation de boeuf américain en Corée du Sud. Le représentant de l'organisation s'est rendu dans la nuit au siège de MBC pour exprimer sa solidarité avec les autres journalistes qui risquent pour la même affaire de subir le même sort.
"Arrêter un journaliste dans la nuit pour le présenter devant le procureur est une méthode abusive qui n'honore pas la démocratie sud-coréenne, d'autant plus que la plainte vient du gouvernement. Cette arrestation est une punition contre l'un des journalistes de MBC qui a produit un programme d'investigation qui a été l'un des éléments déclencheurs des manifestations antigouvernementales de 2008. Nous demandons la libération immédiate de Chun Keun Lee et le retrait de la plainte déposée par le ministère de l'Agriculture qui a conduit a cette arrestation", a déclaré Reporters sans frontières.
Le 25 mars 2009 à 22h20, deux ou trois véhicules banalisés ont bloqué le véhicule dans lequel se trouvait Chun Keun Lee et son épouse, à proximité du siège de la chaîne MBC. Les agents lui ont présenté une convocation au bureau du procureur. Le journaliste ayant refusé de s'y rendre, les agents ont alors présenté un mandat d'arrêt. Emmené de force, Chun Keun Lee est actuellement détenu au bureau du procureur à Séoul.
Reporters sans frontières avait rencontré Chun Keun Lee le jour même alors qu'il avait été convoqué par le procureur dans le cadre d'une enquête sur une émission d'investigation PD Note, diffusée en avril 2008 par MBC. Les révélations contenues dans ce programme avaient provoqué un large mouvement de protestation en Corée du Sud. En mars 2009, le ministère de l'Agriculture a porté plainte pour "diffamation", reprochant aux journalistes de "petites erreurs de traduction".
"Je récuse la légalité de toute cette procédure engagée contre nous par le gouvernement. Quatre-vingt-dix-neuf pour cent de nos informations étaient correctes et d'ailleurs nous avons présenté des excuses pour les erreurs de traduction. Cette affaire est une menace pour le système démocratique (...) Oui, j'ai peur d'être arrêté", a affirmé le journaliste à Reporters sans frontières quelques heures avant son arrestation.
Chun Keun Lee et ses collègues risquent jusqu'à cinq ans de prison.