Un journaliste détenu battu par ses gardiens pour avoir réclamé le droit de téléphoner
Reporters sans frontières est alarmée par l'état de santé de Juan Carlos Herrera Acosta (photo) et de Guillermo Fariñas Hernández, en grève de la faim depuis plusieurs semaines. Le silence du pouvoir risque de susciter d'autres mouvements de protestation similaires ou gestes désespérés. L'organisation appelle les autorités à faire preuve d'humanité et sollicite l'intervention des ambassades.
Etant donné la détérioration de son état de santé, Juan Carlos Herrera Acosta, de la Agencia de prensa libre oriental (APLO), a décidé de mettre un terme, le 28 mars 2006, à la grève de la faim qu'il observait depuis 23 jours. Admis aux urgences de l'hôpital provincial Amalia Simoni de Camagüey (Est), le journaliste, amaigri et souffrant de violents maux de tête et d'estomac, a assuré ne pas recevoir une assistance médicale de qualité. Il a affirmé être décidé à recommencer sa grève de la faim dès la fin de sa convalescence. Juan Carlos Herrera Acosta réclame son transfert à la prison de Guantánamo (Est), province dont il est originaire, l'accès aux offices religieux et la permission de recevoir des lettres de ses proches. ___________________________________________________________________________ 27.03.06 - Deux journalistes en grève de la faim : à quand un geste d'humanité des autorités cubaines ?
Reporters sans frontières est alarmée par la détérioration de l'état de santé de Juan Carlos Herrera Acosta et l'agonie de Guillermo Fariñas Hernández, tous deux en grève de la faim. L'organisation demande pour ces deux hommes un geste d'humanité des autorités cubaines et l'intervention des ambassades. « Comment comprendre une telle indifférence face à l'agonie de deux individus, qui ne réclament rien d'autre que le droit d'écrire ou de naviguer librement sur Internet ? En quoi, de surcroît, deux personnes aussi affaiblies physiquement et moralement peuvent-elles représenter le moindre danger ? Le silence du pouvoir risque de renforcer le sentiment de nombreux prisonniers ou dissidents qu'ils n'ont plus rien à perdre et de susciter d'autres grèves de la faim. Nous réitérons notre appel à la clémence auprès des autorités cubaines. Nous appelons également les représentations diplomatiques de La Havane à suivre de très près les cas de Juan Carlos Herrera Acosta et de Guillermo Fariñas Hernández », a déclaré Reporters sans frontières. Selon Cubanet, Juan Carlos Herrera Acosta, de la Agencia de prensa libre oriental (APLO), arrêté lors du printemps noir de mars 2003 et condamné à 20 ans de réclusion, se serait cousu la bouche en signe de protestation, le 23 mars 2006, dans sa cellule de la prison Kilo 8 de Camagüey (Est). Le président de la Fondation cubaine des droits de l'homme, Juan Carlos González Leyva, a affirmé que Juan Carlos Herrera Acosta avait été gravement brutalisé par ses gardiens les deux jours précédents. Soumis à un régime d'isolement carcéral, le journaliste observe une grève de la faim depuis 22 jours. Souffrant notamment d'hypertension artérielle et de gastrite chronique, il ne reçoit aucune assistance médicale appropriée. Par ailleurs, le 19 mars dernier, le docteur Julio Sánchez Hernández, membre de l'Institut médical indépendant de Santa Clara (Centre), a confié à Cubanet que l'état de santé de Guillermo Fariñas Hernández s'était sérieusement détérioré. Il s'est montré très pessimiste et inquiet quant aux chances de survie du journaliste. Ce dernier souffre notamment d'accès de fièvre, de violentes migraines ou encore d'une perte de sensibilité des membres inférieurs. Guillermo Fariñas Hernández mène une grève de la faim et de la soif depuis le 31 janvier, parfois interrompue par son traitement. Il réclame l'accès à Internet pour tous les Cubains.