Un journaliste contraint de se réfugier à Lima sous la menace
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Reporters sans frontières est préoccupée par les menaces répétées reçues par Renán Palacios, journaliste de Radio Constelación, à Ica (sud de Lima).
"Malgré l'urgence de la situation, la demande de protection déposée par le journaliste auprès de la sous-préfecture d'Ica est restée sans réponse. Face à la multiplication des menaces à son encontre, nous demandons que cette protection lui soit immédiatement accordée", a déclaré Reporters sans frontières dans une lettre adressée au ministre de l'Intérieur, Javier Reátegui Roselló, et au procureur général de la République, Nelly Calderón. "La répétition des agressions contre des journalistes de province au Pérou, et l'assassinat cette année de deux d'entre eux, doivent conduire les autorités à prendre ces menaces très au sérieux", a insisté l'organisation.
Entre le 20 et le 29 novembre 2004, Renán Palacios a reçu sur son téléphone portable 19 messages le menaçant de mort. Une requête de protection, déposée à la sous-préfecture le 23 novembre, est restée sans effet. En l'absence d'une réponse des autorités, le journaliste a quitté la ville pour se réfugier avec son épouse à Lima. Il a été licencié par sa radio quelques jours plus tard.
Le 19 novembre, il avait interviewé dans son émission un ancien employé de l'Institut national de la Culture (INC) d'Ica. Celui-ci avait dénoncé un certain nombre d'irrégularités présumées au sein de cet institut. Le lendemain, le journaliste recevait le premier appel de menaces.
Renán Palacios dénonce des irrégularités présumées dans la gestion de l'INC depuis le mois d'août. Le 12 novembre, le frère de Jorge Ramos Huamán, l'administrateur de l'institut, s'était rendu chez Renán Palacios, lui conseillant de cesser de traiter ce sujet. Le journaliste avait refusé de se plier à sa demande.
Depuis le 1er janvier 2004, près de 70 journalistes ont été menacés ou agressés au Pérou, le plus souvent dans des villes de province, après avoir dénoncé des affaires mettant en cause des notables locaux. Deux journalistes ont été tués dans ces circonstances : Antonio de la Torre Echeandía, de Radio Orbita, a été abattu le 14 février à Yungay, et Alberto Rivera Fernández, de Radio Frecuencia Oriental, a été tué le 21 avril à Pucallpa.
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Updated on
20.01.2016