Un journaliste condamné pour avoir refusé de révéler ses sources
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José Luis Manso Preto a été condamné, le 10 décembre 2004, à une peine de 11 mois de prison avec sursis par un tribunal de Lisbonne. Il avait refusé de dévoiler ses sources alors qu'il était cité comme témoin dans une affaire de trafic de drogue.
« Nous protestons contre cette condamnation qui porte gravement atteinte au secret des sources. Elle va à l'encontre de l'arrêt Goodwin adopté le 27 mars 1996 par la Cour européenne des droits de l'homme qui reconnaît que le secret des sources est la pierre angulaire de la liberté de la presse. Par ce verdict, la justice portugaise transforme les journalistes en informateurs et peut ainsi les mettre en danger lorsqu'ils enquêtent sur des affaires délicates. Nous espérons que ce jugement sera cassé en appel, afin de ne pas créer un dangereux précédent au Portugal », a déclaré Reporters sans frontières.
Le 10 décembre 2004, José Luis Manso Preto a été condamné à une peine de prison de onze mois avec sursis par le tribunal pénal de Lisbonne. Toute nouvelle affaire dans laquelle il serait impliqué dans les trois ans à venir l'obligerait à purger cette peine. Soutenu par l'ensemble de ses confrères portugais dans sa démarche, le journaliste a décidé de faire appel de cette condamnation. « Si j'avais révélé mes sources, ma carrière professionnelle serait brisée », a déclaré José Manso Preto à la presse à la sortie du tribunal.
L'affaire remonte à deux ans. José Luis Manso Preto avait alors été inculpé pour « désobéissance à la justice ». Pigiste à l'époque pour l'hebdomadaire Expresso, il enquêtait sur un trafic de drogue. Sur la base d'informations fournies par un fonctionnaire de police, il avait révélé des éléments du dispositif mis en place par la police pour arrêter des trafiquants. L'avocat des trois personnes soupçonnées de trafic de drogue avait alors demandé que José Luis Manso Preto soit cité comme témoin et dévoile le nom de son « informateur » sur cette affaire. S'appuyant sur le secret des sources, le journaliste a toujours refusé d'identifier le fonctionnaire de police.
Le secret des sources est théoriquement reconnu au Portugal. Par contre, si un journaliste a connaissance d'éléments d'information sur un crime allant être perpétré, il est dans ce cas tenu de révéler ses sources. José Luis Manso Preto a toujours expliqué que le fait d'identifier sa source dans cette affaire n'allait aucunement empêcher qu'un crime soit ou non commis.
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Publié le
Updated on
20.01.2016