Un journaliste condamné à un an de prison avec sursis pour « diffamation »

Reporters sans frontières est préoccupée par la peine d'un an de prison avec sursis infligée le 19 janvier 2005 à Julio Jara Ladrón de Guevara, directeur du quotidien El Comercio de Cuzco (sud du pays). L'organisation a demandé qu'aucune peine de prison ne soit prononcée en appel contre le professionnel de l'information. « La pénalisation des délits de presse constitue une entrave à la circulation de l'information. Même avec sursis, une peine de prison pour un délit de presse ne peut qu'encourager les autres journalistes à s'autocensurer. » Reporters sans frontières a également rappelé que, selon l'article 11 de la Déclaration de principes sur la liberté d'expression adoptée par la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH), « les fonctionnaires publics sont sujets à une surveillance plus approfondie de la part de la société.  Les lois qui pénalisent l'expression offensive dirigée contre des fonctionnaires publics portent atteinte à la liberté d'expression et au droit à l'information. » Le 19 janvier 2005, un juge de Cuzco, Miguel Angel Castelo Andía, a condamné Julio Jara Ladrón de Guevara à un an de prison avec sursis pour « diffamation » envers Rafael Córdova Paliza, ex-fonctionnaire du gouvernement régional. Il devra également payer une amende de 16 000 soles (près de 3 800 euros) ainsi que 1 000 soles (environ 230 euros) de dommages et intérêts au plaignant. Julio Jara Ladrón de Guevara a fait appel. Dans une note publiée le 3 octobre 2003, le directeur du journal avait  repris les déclarations de Manuel Figueroa Quintana, élu du Congrès, qui accusait Rafael Córdova Paliza d'avoir escroqué 42 communautés paysannes pour un montant total de 60 000 soles (un peu plus de 14 000 euros) en se faisant passer pour le conseiller du président Alejandro Toledo.
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Updated on 20.01.2016