Déo Mulima Kampuku, du quotidien indépendant La Référence Plus, a été condamné, le 5 janvier 2005, à quatre mois de prison ferme et à un peine d'amende pour « diffamation », suite à la publication d'un article sur une société pétrolière. Informé des poursuites à son encontre, le journaliste se cache depuis fin décembre 2004.
Déo Mulima Kampuku, du quotidien indépendant La Référence Plus, a été condamné, le 5 janvier 2005, à quatre mois de prison ferme et à un peine d'amende pour « diffamation », suite à la publication d'un article sur une société pétrolière. Informé des poursuites à son encontre, le journaliste se cache depuis fin décembre 2004.
« La République démocratique du Congo continue honteusement à mettre ses journalistes sous les verrous pour diffamation, a déclaré Reporters sans frontières. Non seulement la législation du pays est contraire à la dépénalisation des délits de presse défendue par l'Organisation des Nations Unies (ONU), mais elle confine à l'absurde lorsqu'elle aboutit à l'incarcération des journalistes qui font leur métier en dénonçant la corruption. Nous demandons une nouvelle fois aux autorités de transition de réviser la législation sur la presse », a conclu l'organisation.
Dans son édition du 21 décembre 2004, La Référence Plus, un des plus grands quotidiens du pays, connu pour traiter l'information avec tempérance, a publié un article intitulé : « La vente de la société Cobil est imminente ». Déo Mulima Kampuku y faisait état d'un cumul de fonctions exercées par Guillaume Bolenga. A l'époque, ce dernier était à la fois président du comité de gestion de Cobil Oil et directeur de cabinet du ministre de l'Energie, Kalema Losona, suspendu en novembre 2004 par le président Joseph Kabila à la suite d'un rapport parlementaire l'accusant de détournement de fonds.
Cité par l'organisation partenaire de Reporters sans frontières à Kinshasa, Journaliste en danger (JED), l'article revenait sur les abus commis par certaines entreprises dont Cobil Oil : « Tels des charognards, des Congolais (…) se livrent à des abus de biens sociaux. (…) Mais le cas le plus flagrant aujourd'hui est celui de la société Cobil Oil. » Le journaliste se demandait si « La RDC (était) devenue une république bananière, mieux, un Far West où les hommes intègres sont mis en quarantaine pendant que les égoïstes et autres aventuriers sont encensés, voire glorifiés pour leurs hauts faits de détournement, de spoliation, de concussion. »
Déo Mulima Kampuku et la direction de la rédaction de La Référence Plus avaient été cités à comparaître le 23 décembre 2004, devant le Tribunal de Kinshasa. Ni le journaliste ni la direction du journal ne s'étaient présentés. Le premier a été condamné à quatre mois de prison ferme et à une amende de 63 260 francs CFA (environ 97 euros). Le quotidien, en tant que civilement responsable, doit s'acquitter d'une amende de 100 francs CFA (moins d'un euro). Leurs avocats ont fait appel du jugement. La prochaine audience est fixée au 26 janvier.