Un journaliste condamné à la prison pour avoir donné la parole à des Tchétchènes
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Stanislav Dmitrievski, rédacteur en chef du journal Pravo-Zachtchita (Droit-Défense) et président de la Société pour l'amitié russo-tchétchène, a été condamné le 3 février 2006 à deux ans de prison avec sursis par la cour de justice de Nijni-Novgorod (sud-est de Moscou). Le journaliste et défenseur des droits de l'homme, soumis à une mise à l'épreuve de quatre ans, est accusé d'«incitation à la haine interethnique et d'atteinte à la dignité humaine», conformément à l'article 282 du code pénal de la Fédération de Russie.
«Cette condamnation confirme une fois de plus le tabou qui pèse sur la Tchétchénie, sujet dont il est absolument interdit de parler librement sous peine d'être accusé de véhiculer des opinions extrémistes. Seule l'information émanant de Moscou est autorisée pour évoquer cette région fermée à l'information indépendante. Stanislav Dmitrievski a été condamné à titre d'exemple pour avoir simplement diffusé des déclarations d'anciens représentants tchétchènes et permis, pour une fois, aux citoyens russes d'avoir un autre son de cloche que celui du Kremlin. Nous exprimons notre solidarité avec Stanislav Dmitrievski et demandons que cette peine soit annulée en appel», a déclaré Reporters sans frontières.
Le procès de Stanislav Dmitrievski, débuté le 16 novembre 2005, fait suite à son inculpation, le 2 septembre 2005, par le procureur général de Nijni-Novgorod, conformément à l'article 282 du code pénal. Depuis le début de l'affaire, le journaliste avait toujours plaidé non coupable et réfuté les accusations à son encontre.
L'information judicaire portait sur la publication au printemps 2004 dans le journal Pravo Zachtchita, de deux documents rédigés, l'un par l'ancien vice-Premier ministre tchétchène Ahmed Zakaïev, aujourd'hui réfugié à Londres, et l'autre, par l'ancien président sécessionniste Aslan Maskhadov, assassiné en mars 2005 par les services secrets russes. Les deux anciens leaders de la République indépendantiste tchétchène d'Itchkérie, avaient appelé le peuple russe et le Parlement européen, en novembre 2003 et mars 2004, à une résolution pacifique du conflit qui oppose Moscou et Grozny depuis 1994.
Le journaliste souhaite faire appel de sa condamnation. En cas de refus, il portera l'affaire devant la Cour européenne des droits de l'homme de Strasbourg.
Publié le
Updated on
20.01.2016