Un journaliste battu et détenu à la demande d'un député du parti au pouvoir
Organisation :
Reporters sans frontières s'indigne du harcèlement organisé par le député du Parti nationaliste du Bangladesh (BNP), Manjurul Ahsan Munshi, à l'encontre du journaliste Mizanur Rahman Kawser, passé à tabac et poursuivi en justice à Comilla (sud-est du pays).
“Ces agressions et ces plaintes abusives à répétition s'inscrivent dans un contexte de tensions entre le gouvernement et l'opposition. Les violences envers les journalistes sont trop rarement condamnées par les autorités et les dirigeants des partis au pouvoir, laissant ainsi s'installer un climat d'impunité. Nous demandons que Mizanur Rahman Kawser soit protégé ainsi que des sanctions à l'encontre du député et de ses hommes de main”, a déclaré l'organisation.
Le 3 septembre 2006, Mizanur Rahman Kawser, correspondant du quotidien Amar Desh, a été battu pendant près d'une heure, en présence du député du BNP, avant d'être remis à la police. Le journaliste accompagnait un groupe de personnes qui se rendait chez le député du district de Comilla pour y déposer un mémorandum. Ils réclamaient le règlement d'un problème d'électricité dans leur localité.
Le député aurait ordonné à ses partisans de saccager la maison du journaliste. Accusé de vol, celui-ci a été détenu avant d'être libéré sous caution le 5 septembre.
Le frère du journaliste, correspondant du quotidien Prothom Alo et président du Club de la presse de Debidwar (district de Comilla), Atiqur Rahman Bashar, est également poursuivi par Manjurul Ahsan Munshi. Le député, qui l'accuse d'extorsion de fonds, multiplie les attaques contre les médias. Ainsi, en février dernier, il avait empêché la tenue d'une réunion sur la liberté de la presse à Debidwar. Plusieurs journalistes avaient été insultés et expulsés de la région.
Par ailleurs, Jahanara Ferdous, correspondante du Weekly Zohur, est régulièrement harcelée par Kazi Mohamed Jahir Uddin Arif, président du comité étudiant du BNP de Porshuram (sud-est du pays). Accusée de trafic de drogue et de prostitution, la journaliste n'a reçu aucune protection de la police. Reporters sans frontières s'inquiète pour sa sécurité et demande à la police d'enquêter sur les agissements de cet activiste proche du BNP.
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Updated on
20.01.2016