Un journaliste baloutche, détenu pendant deux ans, craint toujours pour sa vie
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Reporters sans frontières demande aux autorités fédérales d'ordonner que Munir Mengal, l'un des initiateurs d'un projet de la chaîne de télévision Baloch Voice, ne soit plus harcelé par les services secrets militaires. Après deux ans de détention successivement aux mains de l'armée puis de la police, Munir Mengal affirme toujours "craindre pour sa vie".
"Au lieu de surveiller et d'intimider cet homme qui a passé deux ans en prison simplement parce qu'il voulait créer une chaîne pour les Baloutches, les autorités devraient lui accorder une compensation financière. Cette affaire doit inciter le nouveau gouvernement à faire la lumière sur les multiples enlèvements et disparitions de journalistes, notamment ceux originaires du Baloutchistan", a affirmé l'organisation.
"J'ai toujours peur pour ma vie. Des agents des services de renseignements continuent à me suivre", a expliqué Munir Mengal au service en ourdou de la BBC World Service. Il a confirmé avoir été libéré le 23 février, après l'élection d'un nouveau gouvernement dans la province du Baloutchistan. De peur d'être de nouveau arrêté, il a préféré ne pas signaler sa remise en liberté, comme le lui ont demandé les forces de sécurité. Il réside maintenant dans le district de Qalat, au Baloutchistan.
Arrêté à l'aéroport international de Karachi le 4 avril 2006, il a été détenu dans le camp militaire Malir de la ville du Sud. Il a raconté que les militaires lui demandaient pourquoi un Baloutche éduqué comme lui continuait à soutenir les nationalistes. Les militaires lui ont affirmé qu'ils l'avaient arrêté pour l'empêcher de parler aux médias. Il a toujours défendu son innocence face à ses geôliers, malgré de longues séances de torture.
"Où que j'aille, j'ai peur pour ma vie. On m'empêche de parler et d'écrire", a-t-il affirmé à la BBC World Service.
Publié le
Updated on
20.01.2016