Un journaliste assassiné dans le département de Huila

Reporters sans frontières a manifesté son extrême préoccupation après l'assassinat de Gimbler Perdomo Zamora, de la station de radio Panorama F.M. 89.3 Estereo, survenu le 1er décembre 2002, dans la ville de Gigante (département de Huila, sud du pays). "Alors que le motif précis de cet assassinat est encore inconnu, nous exigeons que tout soit fait pour retrouver les responsables de cet acte odieux et qu'ils soient traduits en justice pour être punis", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières, dans une lettre adressée au procureur général de la Nation, Luis Camilo Osorio. "Depuis le début de l'année 2002, trois journalistes et deux collaborateurs des médias ont été assassinés en Colombie dans l'exercice de leur profession", a ajouté Robert Ménard. Selon les informations recueillies par Reporters sans frontières, Gimbler Perdomo Zamora, journaliste et propriétaire de la seule station de radio locale Panorama F.M. 89.3 Estereo, a été assassiné à Gigante, le 1er décembre dans la soirée, alors qu'il quittait un café Internet accompagné de son épouse. Ses collègues ont rapporté que deux hommes et une femme avaient tiré sur le journaliste à plusieurs reprises avant de prendre la fuite. On ignore encore les mobiles du crime. Gimbler Perdomo animait un espace d'information matinale et se contentait de lire les titres de la presse nationale et locale, ainsi que de rapporter des informations issues d'Internet. Il avait également une émission de radio pendant laquelle il ouvrait le micro aux auditeurs de la région. Il avait fondé la seule radio de Gigante, trois ans auparavant, après avoir été pendant près de dix ans conseiller municipal de la ville pour le parti libéral, période durant laquelle il avait participé à la destitution de l'ancien maire pour malversations en 1999. Gimbler Perdomo était reconnu par les habitants pour ses campagnes de solidarité avec les plus démunis et pour ses dénonciations des déficiences des administrations municipales. Ses proches et les autorités ont affirmé qu'il n'avait fait l'objet d'aucune menace directe. Les proches du journaliste précisent qu'il était toujours très précautionneux avec le traitement de l'information concernant le conflit armé mais que tout pouvait arriver dans la région compte tenu de la très forte activité d'un front des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC). Sont d'ailleurs attribuées au mouvement de guérilla la séquestration du parlementaire Orlando Beltrán Cuellar, propriétaire à 50% de la radio, ainsi que les menaces qui ont amené cette année tous les fonctionnaires publics à quitter la ville pour s'installer à Neiva, la capitale du département.
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Updated on 20.01.2016