Santi Lammaneenil, directeur d'un journal local et correspondant de plusieurs médias dans la célèbre station balnéaire de Pattaya (au sud de Bangkok), a été assassiné de trois balles dans la tête. Le journaliste avait révélé l'existence d'un réseau de prostitution dans des hôtels. Reporters sans frontières demande une enquête approfondie.
Reporters sans frontières est indignée par l'assassinat de Santi Lammaneenil, directeur d'un journal local et correspondant de plusieurs médias nationaux à Pattaya (au sud de Bangkok). Le journaliste avait récemment révélé l'existence d'un réseau de prostitution dans des hôtels. Plusieurs policiers avaient été mutés suite à ces articles.
Dans une lettre adressée au Premier ministre Thaksin Shinawatra, Reporters sans frontières a demandé une enquête impartiale et exhaustive pour identifier les auteurs de ce drame. « La police ne doit ignorer aucune piste. Il y va de la crédibilité du gouvernement thaïlandais. Il ne suffit de proclamer que la liberté de la presse est garantie en Thaïlande pour que les journalistes se sentent en sécurité. Si ce crime mafieux n'est pas élucidé, de nombreux reporters se sentiront en danger », a affirmé l'organisation.
Le 2 novembre 2005, Santi Lammaneenil, directeur du quotidien Pattaya Post et correspondant de la chaîne Channel 7 et des quotidiens nationaux Khao Sod et Khom Chad Luek, a été retrouvé mort, les mains ligotées, dans sa voiture à Pattaya (au sud de Bangkok). Selon le quotidien The Nation, il a été assassiné de trois balles dans le front, la tempe et le menton. Il aurait été kidnappé la veille par trois hommes.
Santi Lammaneenil, âgé de 38 ans, journaliste depuis plus de dix ans, avait récemment révélé l'existence d'un réseau de prostitution dans des hôtels de cette célèbre station balnéaire, impliquant plusieurs officiers de police. Cinq d'entre eux avaient été précipitamment mutés de Pattaya après ces révélations.
Selon son épouse, Malee Seedaeng, citée par le quotidien Bangkok Post, un inconnu s'était présenté à deux reprises à leur domicile en demandant à voir le journaliste. Celui-ci vivait depuis quelques jours chez des proches car il craignait d'être enlevé ou tué.
Le chef provincial de la police, le lieutenant-général Jongrak Juthanod, a déclaré que trois pistes étaient suivies par les enquêteurs : des dettes de jeu accumulées par le journaliste, une affaire sentimentale ou ses révélations sur les pratiques illégales de certains établissements de Pattaya.
Déjà, en février 2005, Pongkiat Saetang, directeur du bimensuel local Had Yai Post, avait été abattu à Had Yai (Sud). Le journaliste était connu pour ses critiques sévères de certaines personnalités régionales. En juin, Manop Rattanacharungporn, du quotidien Matichon, avait été grièvement blessé à la jambe lors d'une tentative d'assassinat à Phang Nga (Sud). Il enquêtait sur des appropriations illégales de terres publiques.