Un journaliste arrêté pour dénonciation de faits de corruption sur fond du procès Bo Xilai
Organisation :
看中文
Reporters sans frontières dénonce l’arrestation, le 23 août 2013, de Liu Hu, journaliste du quotidien Modern Express (Xin Kuai Bao), basé à Guangzhou. Il est accusé de “propagation de fausses rumeurs”. Dans un message posté sur son compte Weibo, le journaliste avait exhorté les autorités à enquêter sur un officiel soupçonné de corruption.
“L’accusation de “propagation de fausses rumeurs” formulée à l’encontre de Liu Hu est extrêmement inquiétante. Elle démontre que malgré le message que le procès de Bo Xilai est censé faire passer, c’est à dire que le Parti lutte sans réserves contre la corruption dans ses rangs, les autorités continuent de persécuter les acteurs de l’information qui dénoncent des affaires de corruption”, a déploré Reporters sans frontières.
Le reporter Liu Hu a été arrêté à Chongqing par la police de Pékin, qui l’a ensuite transféré vers la capitale. Des agents de police ont perquisitionné son domicile et saisi ses disques durs et ses ordinateurs portables. Son compte Weibo a été supprimé. Liu Hu est officiellement accusé par les autorités d’avoir “propagé de fausses rumeurs”, après qu’il a posté sur son compte Weibo un message à l’attention des autorités, réclamant une enquête sur le directeur adjoint de la Chambre de Commerce et de l’Industrie de Chongqing, Ma Zhengqi, qu’il accusait de “négligence” professionnelle.
Dans les semaines qui ont précédé le procès de Bo Xilai, plusieurs journalistes et net-citoyens l’ayant ouvertement soutenu ont fait les frais de la répression menée par les autorités chinoises. Le 5 août dernier, le journaliste du Time Weekly Song Yangbiao a été arrêté après avoir posté un message de soutien au dirigeant déchu Bo Xilai sur son compte Weibo.
La “propagation de fausses rumeurs” est un motif courant d’arrestation de blogueurs et net-citoyens. Le 22 août 2013, le fondateur de l’entreprise spécialisée dans les relations publiques sur Internet, Yang Xiuyu, ainsi que son employé Qin Zhihui (Qin Huohuo), ont été arrêtés à Pékin pour le même motif.
La Chine, qui fait partie des “Ennemis d’Internet”, se place au 173ème rang sur 179 au classement mondial 2013 de la liberté de la presse établi par l’organisation. Lire le Rapport spécial surveillance 2013, “Les Ennemis d’Internet” - Chine
Publié le
Updated on
20.01.2016