Un journaliste arrêté après avoir dénoncé des fonctionnaires corrompus

Suite à la publication d'articles dénonçant la corruption de cadres locaux, Yang Xiaoqing est détenu depuis janvier 2006 par la police du Hunan. Reporters sans frontières dénonce le comportement des autorités locales qui répriment de plus en plus la liberté de la presse.

Yang Xiaoqing, correspondant du quotidien Zhongguo Chanjing Xinwenbao (Les Nouvelles économiques et industrielles de Chine) à Longhui, dans la province du Hunan (Sud), est détenu depuis le 22 janvier 2006 pour “extorsion”. Il avait vécu caché pendant cinq mois pour échapper à la police, après avoir rédigé en 2005 deux articles sur la corruption de fonctionnaires locaux. Son épouse a confirmé à Reporters sans frontières qu'elle avait besoin de l'aide des médias pour défendre son mari, faussement accusé. Reporters dans frontières dénonce cette arrestation et demande la libération de Yang Xiaoqing. “Le contrôle de l'information par les autorités locales s'exerce de plus en plus violemment en Chine. Il est simplement inadmissible qu'un journaliste soit emprisonné pour avoir dénoncé une affaire de corruption. Le gouvernement central doit saisir les responsables de la province du Hunan de cette affaire afin de défendre la liberté des journalistes”, a déclaré l'organisation. Yang Xiaoqing, 36 ans, travaillait pour Les Nouvelles économiques et industrielles de Chine depuis 2001. Il a également publié des articles dans le Xianggang Shangbao (Journal du commerce de Hong Kong). Il a dénoncé à plusieurs reprises les erreurs et la corruption de certaines autorités de Longhui, en particulier en 2005 lorsqu'il a publié deux articles sur des fonctionnaires qui avaient revendu avec d'importants profits une entreprise qu'ils avaient privatisée à un coût modeste. Le journaliste a été accusé par le bureau du district d'avoir proposé aux fonctionnaires de ne pas publier ses articles en échange de 800 000 yuans (81 000 euros). Sa femme, Gong Jie, journaliste elle aussi, a démenti cette affirmation. Elle a expliqué sur son blog que les autorités essayaient de faire avouer à son mari un crime qu'il n'avait pas commis. Les avocats de Yang Xiaoqing ont déclaré que les procureurs qui s'occupent de son cas sont sous les ordres des mêmes fonctionnaires qui l'ont poursuivi en justice. Gong Jie s'est rendue ces jours-ci à Pékin afin de demander des conseils juridiques et de lancer un appel dans les médias en faveur de son mari. Yang Xiaoqing est actuellement détenu au commissariat de police de Longhui. Les officiers interrogés par la presse refusent de donner des informations sur cette affaire. Ce n'est pas la première fois que des journalistes chinois sont arrêtés sous de fausses accusations alors qu'ils enquêtaient sur des faits de corruption. Gao Qinrong purge actuellement une peine de 13 ans de prison pour avoir dénoncé un scandale similaire dans la province du Shanxi.
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Updated on 20.01.2016

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