Le 24 janvier 2009, Aamir Wakil, 40 ans, marié et père de quatre enfants, a été assassiné près de son domicile de Rawalpindi, non loin d'Islamabad. Le 26 janvier, à Quetta, dans le sud-ouest du pays, une foule en colère a vandalisé les locaux de la chaîne Samaa TV.
Reporters sans frontières appelle les autorités pakistanaises à prendre des mesures énergiques après l'assassinat d'un journaliste et l'attaque d'une chaîne de télévision privée, au cours des dernières 48 heures. Le 24 janvier 2009, Aamir Wakil, 40 ans, marié et père de quatre enfants, a été assassiné près de son domicile de Rawalpindi, non loin d'Islamabad. Le 26 janvier, à Quetta, dans le sud-ouest du pays, une foule en colère a vandalisé les locaux de la chaîne Samaa TV.
Reporters sans frontières tient à présenter ses condoléances à la famille et aux collègues d'Aamir Wakil, et notamment à son frère Kamal Asfar, lui-même journaliste. "Nous condamnons fermement cet assassinat. Même si pour l'instant rien ne prouve que cet homicide soit lié à la profession d'Aamir Wakil, nous demandons des moyens supplémentaires pour l'enquête et le jugement des coupables. De même, les autorités doivent réfléchir à de nouvelles mesures pour mieux assurer la sécurité des médias privés, après que les locaux de Samaa TV à Quetta ont été attaqués. Si le climat de violence n'est pas rapidement enrayé, le gouvernement pourra difficilement affirmer qu'il fait tout son possible pour que les journalistes pakistanais puissent travailler dans un environnement libre et sûr", a déclaré Reporters sans frontières.
Trois journalistes pakistanais ont été tués depuis le début de l'année. En 2008, sept professionnels des médias ont été tués, faisant du Pakistan le pays le plus meurtrier pour la presse, après l'Irak.
Aamir Wakil, journaliste au quotidien régional Awami Inqilab (Révolution du peuple), publié à Kohat (au sud de Peshawar), a reçu une balle près du cou, tiré dans son dos. "Il était à quelques mètres de chez lui quand il a été tué", a expliqué son frère Kamal Asfar.
"Deux heures avant son assassinat, Aamir m'avait dit qu'il avait reçu des menaces de personnes inconnues", a révélé Kamal Asfar à Reporters sans frontières. "C'est un assassinat ciblé. Je ne pense pas que les autorités aient commis cela. Ses meurtriers ne sont pas des acteurs gouvernementaux", a précisé Kamal.
Des journalistes de Rawalpindi ont expliqué à l'organisation qu'Amir Wakil était un "journaliste professionnel" et qu'"il n'avait aucune rivalité", contestant les premières déclarations de la police qui évoquaient un homicide lié à des "querelles personnelles". De son côté, l'Union fédérale des journalistes du Pakistan (PFUJ) a lancé une enquête pour identifier les motifs de l'assassinat.
L'officier en charge de l'enquête, Akram, a entendu un témoin et a affirmé être confiant quant à l'arrestation de l'assassin. La police enquête sur un autre meurtre qui a eu lieu dans le même quartier, le même jour. Un jeune homme a été tué par deux inconnus qui tentaient de lui dérober de l'argent et son téléphone portable.
A Quetta, une foule en colère après l'assassinat d'un responsable politique local a attaqué, le 26 janvier, les locaux de la chaîne privée Samaa TV. Le chef du bureau de la chaîne dans la capitale du Baloutchistan a confirmé à Reporters sans frontières que les manifestants ont ouvert le feu et lancé des pierres contre le bâtiment, endommageant un véhicule et des équipements.