Un journal suspendu et un journaliste en fuite après des menaces de mort
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Reporters sans frontières est très inquiète du sort de Diro César Gonzáles, propriétaire et directeur de l'hebdomadaire La Tarde à Barrancabermeja (département de Santander, Nord-Est). Suite à des menaces de mort dont des paramilitaires sont vraisemblablement les auteurs, le journaliste a été contraint de quitter la région et a suspendu, pour une durée indéterminée, la publication de La Tarde.
« Comme Diro César Gonzáles, huit journalistes colombiens ont été obligés de cesser leur activité et de fuir leur région ou le pays en 2005. Il devient impossible d'exercer le métier dans les zones de conflit. Par ailleurs, nous sommes particulièrement inquiets d'apprendre qu'une liste noire où figureraient les noms de Diro César Gonzáles ainsi que d'autres journalistes du département de Santander, émise par des paramilitaires, circulerait dans la région depuis la fin de l'année dernière. Nous demandons une nouvelle fois aux autorités colombiennes de poursuivre l'effort de démobilisation des groupes armés », a déclaré Reporters sans frontières.
Le 17 janvier 2006, deux hommes à moto se sont rendus au domicile familial du journaliste Diro César Gonzáles et ont demandé à le voir. L'épouse du journaliste et collaboratrice de l'hebdomadaire La Tarde, Tatiana Sánchez, leur a répondu qu'il était absent. Après avoir marmonné quelques mots incompréhensibles, les deux hommes sont partis. Tatiana Sánchez a cependant remarqué que l'un des deux hommes était armé et que son complice est accusé d'être impliqué dans le meurtre d'une femme, le 23 décembre dernier, dans une discothèque de la ville. Il s'avère que, dans la dernière édition de La Tarde, un article reconstituait les détails de l'affaire et publiait les photos des suspects, capturés par les autorités.
Cette menace à l'encontre du journaliste Diro César Gonzáles n'est pas la première. A la fin de l'année dernière, son nom, avec ceux d'autres journalistes locaux, serait apparu sur une liste noire qui circulerait encore dans le département. Jusque-là, Diro César Gonzáles n'avait pas fait cas de ces rumeurs. Cependant, fin 2005, il a été victime de menaces à répétition. Pendant quelques jours, deux hommes à moto avaient parcouru le quartier où se trouve la rédaction de La Tarde, et s'étaient rendus chez Diro César Gonzáles où ils avaient annoncé à son épouse que l'ordre de tuer son mari avait été donné.
Récemment, d'autres journalistes du département de Santander ont été l'objet de menaces dont Alvaro Pérez Vides, directeur et gérant de la chaîne de télévision Telepetróleo, qui a lui aussi quitté Barrancabermeja.
Publié le
Updated on
20.01.2016