Reporters sans frontières est consternée par l'assassinat le 10 mars 2009, en fin d'après-midi, de Jawed Ahmad, surnommé « Jojo Yazemi », collaborateur de la chaîne de télévision Canadian TV. Deux hommes à bord d'un véhicule ont ouvert le feu au moment où il sortait de son véhicule dans un quartier central de Kandahar. Il a été tué sur le coup. L'assassinat n'a pas encore été revendiqué.
Reporters sans frontières est consternée par l'assassinat le 10 mars 2009, en fin d'après-midi, de Jawed Ahmad, surnommé « Jojo Yazemi », collaborateur de la chaîne de télévision Canadian TV. Deux hommes à bord d'un véhicule ont ouvert le feu au moment où il sortait de son véhicule dans un quartier central de Kandahar. Il a été tué sur le coup. L'assassinat n'a pas encore été revendiqué. Son corps a été transporté à l'hôpital où des membres de sa famille et des amis s'étaient rassemblés.
« Nous présentons nos condoléances aux proches de Jawed Ahmad. Il était un jeune journaliste talentueux et prometteur. Après avoir été détenu injustement pendant onze mois par les forces américaines, ce journaliste qui avait le courage de travailler avec des médias étrangers a été froidement assassiné. Ce crime ne doit pas rester impuni comme celui de Abdul Samad Rohani, journaliste de la BBC assassiné en juin 2008. Nous demandons au gouvernement afghan l'ouverture immédiate d'une enquête afin que les meurtriers soient identifiés et jugés au plus vite», a déclaré l'organisation.
Interrogé par Reporters sans frontières, le frère du journaliste, en état de choc, n'a exclu aucune hypothèse quant aux motifs du meurtre.
Le porte-parole des autorités provinciales de Kandahar, Zalmai Ayobi, a confirmé la nouvelle, sans fournir de détails.
Plusieurs journalistes afghans interrogés par Reporters sans frontières ont déclaré soupçonner les taliban d'avoir commandité le meurtre.
En novembre 2007, Jawed Ahmad avait été accusé par l'armée américaine d'être un « ennemi combattant » soupçonné d'avoir des liens avec des insurgés. Il a été détenu pendant onze mois sur la base militaire de Bagram (nord de Kaboul). Selon les autorités militaires américaines, il constituait un danger pour les forces de la coalition et le gouvernement de la République islamique d'Afghanistan. Il a été relâché le 22 septembre 2008. A sa sortie de prison, il a déclaré à Reporters sans frontières qu'il avait été détenu en raison de ses contacts avec les taliban : « Mais comment peut-on travailler comme reporter dans le sud de l'Afghanistan sans contacter les taliban ? C'est normal et c'est mon droit. (...) Après cette détention, je me sens encore plus journaliste qu'avant. Je suis enthousiaste à l'idée de reprendre mon travail. Mais avant tout, je veux obtenir justice. Je vais frapper à toutes les portes, avec mes avocats, pour que ceux qui m'ont détenu et torturé soient sanctionnés.» Il avait accusé ses gardiens de l'avoir privé de sommeil, de l'avoir frappé et de l'avoir mis dans une cellule avec des prisonniers ayant des problèmes mentaux.
Récemment, Jawed Ahmad avait fait part à Reporters sans frontières de son intention d'écrire un livre relatant ce qu'il avait vécu dans la prison de Bagram.