Un informateur de la police tente de faire accuser une journaliste dissidente

Reporters sans frontières est indignée par la manœuvre dont a été victime, le 17 mars 2005 à Placetas (province de Santa Clara, centre du pays), María Elena Alpízar Ariosa, de l'agence de presse indépendante Grupo de Trabajo Decoro, visant à lui imputer un délit imaginaire. « Cette manipulation porte la marque de la police politique cubaine. Quand ils ne sont pas emprisonnés ou assignés à résidence, les journalistes cubains sont régulièrement victimes de ce genre de harcèlement. Il est regrettable qu'une fois encore, les commanditaires d'une telle manœuvre bénéficient d'une totale impunité et que la responsabilité en incombe à un simple lampiste », a déclaré l'organisation. Le 17 mars 2005, selon Cubanet, María Elena Alpízar Ariosa a regagné son domicile vers 11 heures du matin. En poussant la porte, elle a découvert sur son plancher une machette maculée de sang. La journaliste, flairant un piège de la police politique, a préféré ne pas entrer. Elle a alerté ses voisins, puis téléphoné à la police locale qui ne s'est pas déplacée. Un groupe de dissidents a porté l'affaire devant la section territoriale de la Police nationale révolutionnaire (PNR) et a obtenu un entretien avec le capitaine Julio, responsable de la Sécurité de l'Etat. Celui-ci a affirmé n'être au courant de rien. L'opposante Bertha Antúnez, membre du collectif des dissidents, a alerté par téléphone Rubén Álvarez, maire de Santa Clara, la capitale de la province. L'édile a répondu qu'il ordonnerait une enquête. Les dissidents ont ensuite regagné le domicile de la journaliste. Un certain José Ramón Valdés Ortuela s'est présenté sur les lieux et a déclaré être l'auteur d'un vol et d'un sacrifice de bétail. L'homme, connu pour être un informateur de la PNR, a été arrêté. Trois des 21 journalistes emprisonnés depuis la vague répressive du 18 mars 2003 sont membres de l'agence de presse indépendante Grupo de Trabajo Decoro. Héctor Maseda Gutiérrez, Omar Moisés Ruiz Hernández et José Ubaldo Izquierdo Hernández ont été condamnés respectivement à 20 ans, 18 ans et 16 ans de réclusion.
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Updated on 20.01.2016