Un huitième journaliste assassiné en 2004

Le 19 octobre, Eldy Gabinales, un animateur de la radio DXJR-FM, a été tué dans la ville de Tandag, sur l'île de Mindanao (sud du pays). Il est le huitième journaliste assassiné cette année aux Philippines. Le tueur n'a pas été arrêté. Reporters sans frontières condamne cet assassinat d'un professionnel des médias et demande au gouvernement philippin de faire toute la lumière sur cette nouvelle affaire. "Nous vous demandons la mise en place d'une "Eldy Gabinales Task Force" dotée de moyens suffisants pour qu'une enquête approfondie soit menée", a écrit l'organisation dans une lettre adressée au ministre de l'Intérieur, Angelo Reyes. Depuis le 1er janvier 2004, huit journalistes ont été tués aux Philippines. C'est le pays le plus dangereux pour les professionnels de l'information après l'Irak. En 2003, sept journalistes avaient déjà trouvé la mort aux Philippines dans l'exercice de leur fonction. Dans la matinée du 19 octobre 2004, Eldy Gabinales, connu également sous le nom de Eldy Sablas, a été abattu de trois balles dans le dos et dans la tête. Selon des témoins, il sortait d'un magasin lorsqu'un inconnu à l'arrière d'une moto lui a tiré dessus. Les deux hommes ont pu s'enfuir sans être inquiétés. D'après le témoignage d'Arnel Espadera, un collègue d'Eldy Gabinales à la radio locale DXJR-FM, ce dernier avait travaillé entre février et avril 2004 pour les émissions "Enkwentro" (Rencontre) et "Bakres" diffusées à Tandag, dans la province de Surigao (île de Mindanao, sud du pays). Il avait ensuite interrompu sa collaboration avec la radio avant d'y retourner pour coanimer l'émission "Singgit sa mga Lungsuranon" (Les plaintes des citoyens). Le journaliste avait notamment dénoncé les nombreux trafics de drogue et l'organisation illégale de jeux d'argent dans sa ville. Dans l'intervalle, Eldy Gabinales avait été l'un des responsables de la sécurité du gouverneur de la province de Surigao, Vicente Pimentel, lors des élections sénatoriales de mai dernier. La police ignore encore le mobile de cet assassinat. "Aucune hypothèse ne doit à ce jour être écartée", a demandé Reporters sans frontières au ministre philippin de l'Intérieur.