Un hebdomadaire birman censuré, victime des nouvelles lois sur la presse

Le ministère de l'Information birman a empêché, le 16 août 2005, l'hebdomadaire bilingue Myanmar Times de publier la version birmane d'un article traitant des nouvelles lois sur les licences de publication. Reporters sans frontières condamne cette interdiction imposée par Maj Tint Swe, responsable de la Press Scrutiny and Registration Division (PSRD), section du ministère de l'Information. "La presse est toujours aussi muselée alors que les nouvelles lois promulguées le 1er août par le ministère de l'Information devaient lui laisser davantage d'indépendance. Comment les autorités birmanes peuvent-elle affirmer travailler à l'autonomie des médias quand le seul fait d'écrire un article au sujet de ces mesures provoque la censure ? ", a déclaré l'organisation. L'article devait paraître dans l'édition du 18 août du Myanmar Times, seul hebdomadaire bilingue national (anglais-birman) dont la publication est autorisée. La version anglaise, lue principalement à l'extérieur du pays, a pu être publiée sans difficulté. Davantage d'indépendance accordée aux médias était attendue à la suite des nouvelles mesures annoncées par la junte birmane. Maj Tint Swe a cependant déclaré que tout commentaire négatif à propos de la Chine, de l'Inde ou de l'Association des Pays d'Asie du Sud-Est (ASEAN) sera interdit. Il a par ailleurs ajouté que les critiques sur les projets du gouvernement birman pourront être tolérées tant qu'elles seront considérées comme "constructives", précisant que le soutien de la presse à la politique du gouvernement favorisera l'indulgence des autorités. Désormais, pour obtenir une autorisation de publication, les responsables d'un journal doivent informer les autorités de l'identité de chacun des membres de la rédaction, de leur passé et de leurs positions politiques. Par ailleurs, les autorités peuvent ordonner aux journalistes, qui n'ont pas le droit de refuser, de publier un article qu'elles leur auront fourni. La communauté des médias birmans estime que ces nouvelles mesures n'apportent aucun progrès et ne font qu'empirer la situation de la liberté de la presse en Birmanie.
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Updated on 20.01.2016