La justice a interdit aujourd'hui à l'avocat Guo Guoting d'exercer sa profession pendant un an. Les autorités lui reprochent des "discours et des actes anti-constitutionnels". Reporters sans frontières est consternée par cette décision, qui prive plusieurs journalistes et dissidents chinois de leur droit fondamental à être défendus.
Le 4 mars 2005, le Département de la justice de Shanghai (Est) a interdit à l'avocat Guo Guoting d'exercer sa profession pendant un an. Les autorités lui reprochent des "discours et des actes anti-constitutionnels". Ce dernier va faire appel de cette décision.
Reporters sans frontières est consternée par l'acharnement des autorités à l'encontre de Guo Guoting. En lui interdisant d'exercer sa profession, elles privent plusieurs journalistes et dissidents chinois actuellement emprisonnés de leur droit fondamental à être défendus. L'organisation demande au Département de la justice de Shanghai de revenir en appel sur sa décision.
Guo Guoting (photo) a comparu à une audience de près d'une heure accompagné de son avocat, Wei Ru-Jiu, à l'issue de laquelle la suspension de sa licence d'avocat a été annoncée. Il a été accusé d'avoir "à plusieurs reprises pris des positions et fait des déclarations allant à l'encontre des lois et de la Constitution" de la Chine populaire. Les autorités lui ont notamment montré un certain nombre d'articles publiés sur Internet, dont Guo Guoting a reconnu être l'auteur.
Après l'audience, Guo Guoting a déclaré qu'il s'agissait d'une « sanction administrative injustifiée ». Wei Ru-Jiu a par ailleurs déclaré à Reporters sans frontières que cette sanction était "illégale".
Guo Guoting avait notamment publié un article sur le site du magazine Epoch Times, le 16 février dernier, dans lequel il expliquait pourquoi il défendait un adepte du mouvement spirituel Falungong, Qu Yanlai, emprisonné près de Shanghai.
Guo Guoting, également connu sous le nom de Thomas Guo, est l'un des rares avocats chinois à accepter de défendre les journalistes et les cyberdissidents. Il a récemment défendu le journaliste Yang Tianshui, libéré après voir passé un mois en prison à Hangzhou (Sud-Est). L'avocat a également pris en charge les dossiers du journaliste Shi Tao, dont le procès à Changsha pour "divulgation de secrets d'Etat à l'étranger" doit se tenir à huis clos le 7 mars, et du cyberdissident Huang Jinqiu, condamné à douze ans de prison en 2004.