Un deuxième journaliste arrêté en moins d'un mois

Le 21 juin 2002, Ibrahim Hussen, journaliste du quotidien Al-Thawri, a été arrêté par les services de sécurité à Sanaa. "C'est la seconde arrestation arbitraire en un mois au Yémen. Une fois de plus, le pouvoir yéménite utilise la manière forte pour réprimer la presse d'opposition, notamment lorsqu'elle dénonce des affaires de corruption", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation, dans une lettre adressée au ministre de l'Intérieur, Rashad al-Alimi. "Nous demandons la libération immédiate du journaliste ainsi que celle d'Abdul-Rahim Mohsen, détenu depuis le 28 mai dernier", a-t-il ajouté. Reporters sans frontières a rappelé qu'au cours de l'année écoulée, trois journalistes ont été arrêtés au Yémen. Selon les informations recueillies par Reporters sans frontières, Ibrahim Hussen, journaliste travaillant pour plusieurs publications locales, dont le quotidien Al-Thawri, organe du Parti socialiste (PSY), a été arrêté à Saana, le 21 juin 2002, par des policiers en civil, alors qu'il se trouvait dans les locaux du Parti unioniste yéménite (opposition, coalition entre le Parti socialiste et le Parti communiste). Selon l'hebdomadaire Yemen Times, le journaliste aurait été conduit de force au quartier général de la police politique. La détention d'Ibrahim Hussen par les autorités pourrait être liée à des articles dans lesquels le journaliste critiquait un rapport gouvernemental sur les droits de l'homme au Yémen et accusait les autorités de corruption. Le pouvoir a refusé de faire le moindre commentaire sur les raisons de son arrestation. Le 4 juin 2002, Ibrahim Hussen avait été condamné par le tribunal de Sanaa, avec Abdul-Rahim Mohsen, journaliste d'Al-Thawri, et Khaled Salman, directeur de publication du même journal, à cinq mois de prison avec sursis pour incitation à la "sédition confessionnelle" et "atteinte à l'entente nationale". Cette condamnation était intervenue suite à la publication, en février dernier, d'une série d'articles dans le quotidien Al-Thawri. Les journalistes avaient fait appel de la décision. Arrêté le 28 mai dernier, Abdul-Rahim Mohsen est toujours détenu. Le ministère de l'Intérieur refuse toujours de faire le moindre commentaire sur le lieu et les raisons de sa détention. Le journaliste aurait été arrêté pour ses articles sur la corruption du gouvernement, sur les violations des droits de l'homme et sur la vague d'arrestations au Yémen après les attentats du 11 septembre dernier aux Etats-Unis.
Publié le
Updated on 20.01.2016