Un des principaux suspects dans le massacre de Maguindanao tente d'échapper à la justice


Andal Ampatuan Junior, Andal Ampatuan Senior et Zaldy Ampatuan. Un an, trois mois et neuf jours après le massacre politique de Maguindanao au cours duquel trente-deux professionnels des médias avaient été assassinés, le 23 novembre 2009, le procès des assassins présumés est au point mort. Les principaux suspects dans cette terrible affaire, Andal Ampatuan Senior, Andal Ampatuan Junior, Zaldy Ampatuan, gouverneur de la région autonome de Mindanao (ARMM) et les membres de la milice privée du clan Ampatuan, n'ont toujours pas été jugés. Certains sont dans l'attente d'une libération sous caution. Pire, Zaldy Ampatuan tente d'échapper à la justice en faisant une demande de certiorari, pétition à l'appui, qui imposerait d' annuler toute charge contre lui, de mettre fin à sa détention et de renvoyer l'affaire à un nouvel examen. Reporters sans frontières met en garde le gouvernement de Benigno Aquino III qui, s'il cédait aux pressions exercées par le clan Ampatuan, romprait sa promesse de lutte contre l'impunité. L'organisation demande aux autorités de tout mettre en oeuvre pour que le procès se tienne dans des délais raisonnables. Elle demande également que Zaldy Ampatuan ne bénéficie d'aucune mesure de clémence. Étant donné la gravité des faits, c'est la crédibilité de la justice philippine qui est aujourd'hui en jeu. Reporters sans frontières exprime son soutien aux familles des victimes qui se sont rassemblées, le 2 mars 2011, à Manille, pour protester contre la potentielle libération de Zaldy Ampatuan. Plus d'informations sur ce massacre, le plus meurtrier de l'Histoire pour les médias : http://fr.rsf.org/philippines-le-bilan-s-eleve-a-30-journalistes-26-11-2009,35087.html http://fr.rsf.org/philippines-douze-journalistes-tues-a-mindanao-23-11-2009,35062.html ------------------------------------- Premiers témoignages accablants pour le clan Ampatuan 08-09-2010 "C'est facile, père. Nous les abattrons tous quand ils viendront ici". Cette phrase attribuée au principal suspect, Andal Ampatuan Jr, par l'un des premiers témoins appelé à la barre, est accablante pour le clan Ampatuan sur le caractère prémédité du massacre de Maguindanao. Lors d'une réunion du clan tenue au domicile du patriarche du clan, alors gouverneur de la province de Maguindanao, aurait donné des instructions à son fils : "Ne te fies pas aux autres pour leur barrer la route. Tu dois le faire toi-même : les arrêter sur la route". Il est donc clair que le patriarche a été averti par son fils de son intention d'éliminer les membres du convoi dirigé par l'épouse d'un opposant local. Le 8 septembre, le procès a donc repris avec ce témoignage de Lakmudin Saliao, ancien employé du principal suspect. Le témoin a donc chargé le clan Ampatuan dont 196 membres, principalement des miliciens, sont accusés du massacre de 57 civils, dont 32 professionnels des médias, en novembre 2009. Encore une fois, les avocats des accusés ont tenté de repousser de dix jours le début du procès. La juge Jocelyn Reyer a rejeté cette motion. Plus d'informations sur le procès : http://fr.rsf.org/philippines-proces-du-siecle-31-08-2010,38242.html
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Updated on 20.01.2016