Reporters sans frontières en appelle à nouveau à la libération de Sayed Perwiz Kambakhsh, étudiant en journalisme et reporter au magazine Jahan-e Naw ("Le Monde nouveau"), emprisonné le 27 octobre 2007, soit il y a un an jour pour jour. "Il est urgent que Sayed Perwiz Kambakhsh soit libéré et que les charges de "blasphème" qui pèsent contre lui soient levées", a déclaré l'organisation.
Reporters sans frontières en appelle à nouveau à la libération de Sayed Perwiz Kambakhsh, étudiant en journalisme et reporter au magazine Jahan-e Naw ("Le Monde nouveau"), emprisonné le 27 octobre 2007, soit il y a un an jour pour jour.
"Il est urgent que Sayed Perwiz Kambakhsh soit libéré et que les charges de "blasphème" qui pèsent contre lui soient levées. Bien qu'il ait évité une condamnation à mort, Sayed Perwiz Kambakhsh n'a commis aucun crime, et il est inadmissible qu'il soit toujours en prison. Nous nous joignons à son avocat et aux associations de journalistes afghans pour demander au président Hamid Karzaï d'intervenir en sa faveur et de trouver un moyen de mieux protéger la liberté d'expression, même lorsqu'elle concerne des thèmes aussi sensibles que la religion ", a déclaré l'organisation.
Interrogé par Reporters sans frontières, l'avocat du jeune journaliste, Me Afzal Nuristani, a déclaré : "Il y a eu beaucoup d'irrégularités dans les deux jugements de Perwiz Kambakhsh. Lors de son appel, la défense n'a pas pu convoquer des témoins. En revanche, le tribunal a tentendu les témoins de l'accusation. Perwiz Kambakhsh a été condamné sur la base d'une accusation qui n'existe pas dans nos lois. La Cour suprême a cinq mois pour juger cette affaire, mais j'ai demandé l'intervention du président de la République qui doit garantir l'application de la Constitution et la régularité de la justice.
Rahimullah Samandar, président de l'Association des journalistes indépendants afghans (AIJA), a fermement condamné le verdict et a demandé l'intervention du président de la République. "Jamais, en Afghanistan, un journaliste n'a été condamné aussi lourdement que Sayed Perwiz Kambakhsh. De plus, ce verdict est contraire à la Constitution qui garantit la liberté de la presse. L'exemple de Perwiz a créé un climat de peur pour les journalistes et au sein des médias. Les voix critiques ont été réduites. C'est inquiétant pour l'avenir de la liberté d'expression en Afghanistan", a-t-il affirmé.
Sayed Perwiz Kambakhsh, étudiant en journalisme à l'université de Balkh et reporter pour le journal Jahan-e-Naw ("Le Monde nouveau"), a été arrêté le 27 octobre 2007, et accusé "blasphème et diffusion de propos diffamatoires à l'encontre de l'islam". Sous la pression répétée du Conseil des mollahs et des autorités locales, le jeune journaliste de 23 ans a été condamné à la peine de mort, le 22 janvier 2008, à l'issue d'un procès à huis clos et sans avocat devant un tribunal de Mazar-i-Charif.
Le 21 octobre, Abdul Salam Quazizadeh, le président de la cour d'appel de Kaboul, a commué sa peine en vingt ans de prison. Mais Sayed Perwiz Kambakhsh est toujours reconnu coupable d'avoir imprimé et distribué des textes "blasphématoires" envers l'islam.
Lors d'un conférence de presse qui s'est tenue le 24 octobre 2008 à la Maison Blanche, la vice porte-parole de la présidence américaine, Dana Perino, a répondu à une question posée par un contact de Reporters sans frontières : "Nous sommes très préoccuppés par cette affaire. Toute personne à le droit d'exprimer ses opinions librement. L'Afghanistan a encore un long chemin a faire et sa démocratie est toujours très fragile. Nous ferons part de ce cas individuel au Président."