Un commando armé saccage deux hebdomadaires indépendants
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Un groupe d'hommes armés et masqués a mis à sac les rédactions de deux hebdomadaires alternatifs, le Weekly Citizen et The Independent, le 24 septembre à Nairobi. Certains journalistes ont été menacés avec des armes à feu et du matériel a été confisqué.
« Nous exprimons notre réprobation devant cette violence déchaînée contre des journalistes, a déclaré Reporters sans frontières. Nous demandons aux autorités kenyanes d'identifier les auteurs de ces raids, dont les méthodes sont indignes d'une démocratie. S'il s'agit bien d'une opération des forces de police, ce qui serait particulièrement grave, le gouvernement doit sanctionner les responsables et réparer le préjudice subi », a ajouté l'organisation.
Des ordinateurs, des disquettes, des scanners, des imprimantes et divers équipements de travail ont été saisis par une dizaine d'hommes pendant qu'une dizaine d'autres surveillaient l'entrée des bureaux. Selon le directeur marketing du Weekly Citizen, Moses Musyoka, les hommes ont déclaré faire partie de la police, sans décliner leur identité ni montrer de pièces justificatives.
Quand le rédacteur en chef du journal, Tom Alwaka, est arrivé sur les lieux, le commando était déjà parti. Le rédacteur en chef s'est entendu dire, au commissariat central, que le raid était le fait de la police administrative. Les forces de police et son département d'investigation criminelle ont assuré qu'aucun de leurs officiers n'était impliqué dans ces opérations.
Interrogé par la presse kenyane, Tom Alwaka a déclaré qu'il avait reçu, la semaine dernière, des appels anonymes pour savoir ce que le journal comptait publier sur le « Ndung'u Land Commission Report », un rapport confidentiel remis au président kenyan sur de possibles irrégularités commises dans l'attribution de terres, et qui devait être rendu public le 24 septembre. L'auteur de l'appel voulait convenir d'un rendez-vous avec le journaliste dans un hôtel de Nairobi, lui offrant 25 000 dollars s'il renonçait à publier son enquête. Tom Alwaka a nié avoir jamais traité de cette affaire ou avoir projet de le faire.
Publié le
Updated on
20.01.2016