Un collaborateur des médias français condamné à sept ans de prison : Reporters sans frontières scandalisée par le verdict du procès de trois journalistes et militants des droits de l'homme
Annakourban Amanklytchev et Sapardourdy Khajiev ont été condamnés à 7 ans de prison, et Ogoulsapar Mouradova à six ans de prison. Reporters sans frontières dénonce un verdict absurde, inique et honteux. Le procès s'est tenu à huis clos et a duré moins de deux heures.
Reporters sans frontières dénonce fermement les sentences prononcées par un tribunal d'Achkhabad, le 25 août 2006, à l'encontre des trois journalistes et militants des droits de l'homme, Annakourban Amanklytchev, Ogoulsapar Mouradova et Sapardourdy Khajiev.
« Nous sommes profondément scandalisés par la décision du tribunal qui vient de condamner Annakourban Amanklytchev et Sapardourdy Khajiev à sept ans de prison, Ogoulsapar Mouradova à six ans de prison. Ce verdict est absurde, inique et honteux. Toute cette affaire a été orchestrée par le chef de l'Etat lui-même. L'instruction s'est déroulée dans le plus grand secret, tout comme le procès, expédié en deux heures, à huis clos, sans aucun observateur indépendant”, à déclaré Reporters sans frontières.
« Le président Separmourad Niazov décide lui-même des peines de prison à appliquer. Il contrôle d'une main de fer son pays. La liberté de la presse est inexistante. Seuls quelques pays dans le monde se comportent de manière aussi brutale », a ajouté l'organisation.
A dix heures du matin, heure locale, Annakourban Amanklytchev, Sapardourdy Khajiev et Ogoulsapar Mouradova ont comparu devant la cour pénal d'Achkhabad. Accusés de "possession de munitions illégales" en vertu de l'article 287 (2), les trois journalistes et militants des droits de l'homme ont été déclarés coupables, et condamnés à sept et six ans de prison. Les trois accusés ont décidé de faire appel et nient catégoriquement les faits qui leur sont reprochés.
Annakourban Amanklytchev, collaborateur de la société de production française Galaxie-Presse, Ogoulsapar Mouradova, correspondante de la station Radio Free Europe / Radio Liberty au Turkménistan, et Sapardourdy Khajiev ont été arrêtés entre le 16 et le 18 juin 2006. Ils sont tous les trois militants de la Fédération internationale d'Helsinki pour les droits de l'homme.
Separmourad Niazov, surnommé le « Turkmenbachi » (père des Turkmènes), fait partie de la liste des 35 prédateurs de la liberté de la presse établie par Reporters sans Frontières.
Le Turkménistan, situé à la 165e place, est le troisième pays le moins respectueux de la liberté de la presse dans le monde, selon le classement mondial établi par Reporters sans frontières en 2005. Seules la Corée du Nord et l'Erythrée font pire.