Shin Sang-min, un étudiant accusé de violation de la loi électorale pour avoir diffusé en ligne des caricatures de personnages politiques sud-coréens, a été condamné, le 22 juillet 2004, à verser une amende de 1,5 millions de wons (environ 1.000 euros). Reporters sans frontières considère que cette condamnation est injustifiée.
Shin Sang-min, un étudiant accusé de violation de la loi électorale pour avoir diffusé en ligne des caricatures de personnalités politiques, a été condamné, le 22 juillet 2004, à verser une amende de 1,5 millions de wons (environ 1.000 euros). C'est la première fois qu'un internaute est condamné pour ce motif en Corée du Sud. Selon le quotidien The Korea Times, Shin compte faire appel de cette décision.
Reporters sans frontières considère que cette condamnation est injustifiée. "Le fait de brocarder des personnalités politiques sur Internet ne peut être considéré comme un délit", a déclaré l'organisation.
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29.03.04
Un second internaute poursuivi pour violation de la loi électorale
Un autre étudiant, nommé Shin Sang-min, a été arrêté le 23 mars 2004 sur ordre de la Commission nationale des élections (NEC). Comme Kwon, il a été relâché le lendemain, mais reste accusé de violation de la loi électorale pour avoir diffusé en ligne des caricatures de personnages politiques sud-coréens. Les deux internautes risquent une amende.
Shin et Kwon ont été inculpés en vertu d'un décret, émis le 18 mars 2004, qui applique la loi électorale à Internet. Cette loi interdit aux médias, en période préélectorale, de modifier ou de cacher un fait, ainsi que d'inventer ou de faire circuler des informations fausses à propos d'un parti politique ou d'un candidat. Elle interdit également de publier des pronostics du résultat des élections.
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Un internaute sud-coréen a été arrêté le 23 mars 2004, puis inculpé pour avoir fait circuler sur le Net des images ridiculisant des membres de l'opposition. Kwon - c'est le nom de l'étudiant de 21 ans - est accusé d'avoir publié plus de 70 de ces images, sur 15 sites Internet, en période préélectorale.
Reporters sans frontières est choquée par l'inculpation de Kwon, qui n'a fait que brocarder des personnalités politiques. L'organisation déplore que la loi électorale soit appliquée à l'encontre d'internautes diffusant ce type de documents sur des sites personnels et des forums de discussion. La procédure engagée contre cet étudiant constitue une atteinte claire à la liberté d'expression sur Internet, d'autant plus que la période préélectorale, selon la loi, ne débute que deux semaines avant la tenue des élections, soit le 1er avril 2004.
Depuis la modification de la loi électorale, la Commission nationale des élections (NEC) a beaucoup plus de pouvoir sur Internet. La loi oblige maintenant les fournisseurs d'accès à lui fournir les noms et adresses des utilisateurs suspects. Le 18 mars 2004, date de cette modification, la NEC a déclaré qu'elle allait poursuivre tous les internautes diffusant en période préélectorale des messages offensants à l'égard de personnalités politiques. Elle a ajouté qu'elle fermerait les sites Internet diffusant ce genre de contenu. Or la destitution du président Roh Moo-hyun et la préparation des élections d'avril 2004 ont suscité une recrudescence des débats politiques sur le Net.
La police a déclaré que Kwon, qui depuis a été relâché, était inculpé de "propagation de fausses informations". Elle a ajouté qu'il avait "violé la loi électorale en publiant des images sur des sites autres que sa page personnelle, et en permettant aux autres internautes de les télécharger". Parmi les images diffusées se trouve une parodie de jeu vidéo, dont l'équipe perdante est remplacée par des membres du principal parti d'opposition, ainsi qu'une bande dessinée détournée, montrant son dirigeant sans domicile fixe après la perte des élections (photo).
De nombreux internautes sud-coréens critiquent vivement les nouveaux pouvoirs de la NEC. Comme le déclare Choi Nae-hyun, responsable du site Mediamob: "Inculper des internautes (…) n'est rien d'autre qu'une atteinte à la libre participation du peuple à la politique."