Reporters sans frontières condamne la tentative de meurtre, le 23 janvier 2009, contre le rédacteur en chef du journal privé Rivira Weekly, Upali Tennakoon, et son épouse, par quatre hommes circulant à moto alors qu'ils se rendaient au travail près de Colombo. Par ailleurs, au moins cinq journalistes ont fui le pays et un site d'informations a cessé ses opérations, suite aux menaces.
Reporters sans frontières condamne la tentative de meurtre, le 23 janvier 2009, contre le rédacteur en chef du journal privé Rivira Weekly, Upali Tennakoon, et son épouse, par quatre hommes circulant à moto alors qu'ils se rendaient au travail près de Colombo. Par ailleurs, au moins cinq journalistes ont fui le pays et un site d'informations a cessé ses opérations, suite aux menaces.
"Nous condamnons fermement cette nouvelle attaque, qui ne fait que rappeler la situation de crise aiguë à laquelle sont confrontés les professionnels des médias. Le gouvernement doit mener une enquête pour identifier les coupables et leurs motifs. Il est déplorable qu'après l'assassinat de Lasantha Wickrematunga, aucune mesure concrète n'ait été prise pour protéger les médias. Cet environnement de peur encourage les journalistes à quitter le pays et les médias les plus critiques à fermer, comme l'a fait le site Lankadissent", a déclaré Reporters sans frontières.
"Ils ont cassé le pare-brise et ont commencé à nous attaquer", a déclaré la femme du journaliste, Dhammika, après qu'elle a été amenée à l'hôpital national de Colombo. "Je me suis agrippée fort à eux lorsqu'ils ont commencé à nous frapper avec des bâtons et à nous poignarder." Les assaillants ont bloqué le véhicule de l'éditeur à Imbulgoda, aux abords de la capitale. Le directeur de l'hôpital a déclaré que les lacérations du journaliste aux mains et au front ont été soignées, ajoutant que la vie des époux Tennakoon était hors de danger.
Le chef de l'Etat, Mahinda Rajapaksa, a immédiatement ordonné l'ouverture d'une enquête. "Nous condamnons totalement cette attaque, et nous ferons tout notre possible pour retrouver les coupables", a déclaré Anura Yapa, le ministre des Médias.
Cette attaque survient deux semaines après l'assassinat de Lasantha Wickrematunga qui a été froidement abattu alors qu'il se rendait à son travail. Cinq anciens ambassadeurs nord-américains au Sri Lanka ont publié une
lettre ouverte au président Mahindra Rajapaksa pour lui demander de protéger la liberté de la presse.
Au moins quatre journalistes ont récemment décidé de fuir le pays après avoir reçu des menaces : Upul Joseph Fernando, journaliste politique du Lankadeepa, Rathnapala Gamage, du Lankadeepa, Iqbal Athas, du Sunday Times; et Anuruddha Lokuhappuarachchi, photoreporter de Reuters. Cheavan Daniel, de la chaîne MTV, a été contraint de se cacher après que le secrétaire à la Défense l'avait accusé d'avoir mis en cause l'armée dans l'attaque des bureaux de sa chaîne, lors d'une interview à la chaîne nord-américaine CNN. Le frère du chef de l'Etat, Gotabhaya Rajapaksa, avait accusé Cheavan Daniel et les journaux tamouls Uthayan et Sudar Oli d'être des "terroristes". Mettant en doute l'honnêteté des responsables de MTV, Gotabhaya Rajapaksa avait laissé entendre que la chaîne avait elle-même organisé l'attaque.
Enfin, le site d'informations Lankadissent a préféré cesser ses opérations le 10 janvier de peur d'être la cible de représailles. Connu pour son ton critique, Lankadissent employait des journalistes qui avaient perdu leur travail après la fermeture du journal Mawbima, sous la pression des autorités.