Turquie : RSF dénonce le retrait de la licence d’Acik Radyo après l’évocation du “génocide arménien’’ sur les antennes du média

En Turquie, le Conseil supérieur de l’audiovisuel turc a décidé de retirer la licence de la radio indépendante Acik Radyo.

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel turc a décidé de retirer la licence de la radio indépendante Acik Radyo pour non-application d’une sanction, infligée après l’évocation par un invité du “génocide arménien’’. Reporters sans frontières (RSF) exhorte la justice à annuler cette sanction et le régulateur à cesser d’entraver le droit à l’information pluraliste. 

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (RTÜK) a annoncé ce mercredi 3 juillet l’annulation de la licence de la radio indépendante Açik Radyo ("Radio libre"), qui aurait “refusé d’appliquer” une suspension de cinq jours d’un de ses programmes. Une sanction qui avait été prononcée le 22 mai dernier pour “incitation à la haine et à l’hostilité”, en raison de l’évocation, par l’un des invités, du “génocide arménien” de 1915 lors d’une émission diffusée le 24 avril.

Les avocats de la radio avaient saisi le tribunal administratif d’Ankara pour obtenir l’arrêt de l’exécution de cette sanction. Sans attendre le résultat de cette procédure, le RTÜK a décidé de l’annulation de la licence de la radio, invoquant la non-application de la sanction. 

“Il est atterrant de constater l’empressement  avec lequel une institution de régulation censée protéger le paysage audiovisuel turc et veiller sur les principes éthiques profite de toute occasion pour annuler la licence d’une radio indépendante, symbole de la diversité en Turquie depuis près de 30 ans. Nous exhortons le RTÜK à mettre fin à ces pratiques discriminatoires et répressives. Le tribunal administratif doit aussi suspendre cette sanction et garantir les droits de la radio” 

Erol Onderoglu

Représentant de RSF en Turquie

 

Créé en 1994 pour réguler le secteur audiovisuel privé, le RTÜK est composé de neuf membres, parmi lesquels d’anciens journalistes et des fonctionnaires, proposés par les partis politiques représentés au Parlement en proportion du nombre de sièges dont ils disposent à l'Assemblée nationale. Il est aujourd’hui dominé par l’alliance gouvernementale du Parti de la justice et du développement et du Parti d’action nationaliste (AKP–MHP).

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