Trois nouveaux cas de journalistes menacés de mort
Organisation :
Reporters sans frontières condamne les menaces de mort adressées, depuis le début du mois d'octobre 2005, à Enrique Alfonso Camargo Plata, de Radio Guatapurí, Galo Bravo Picossa, rédacteur en chef du quotidien El Pilón et Miguel Macea, correspondant de Noticias Uno et Tele Caribe, dans le département du César (Nord-Est).
« Ces nouveaux cas de menaces de mort s'ajoutent à près d'une vingtaine d'autres répertoriés par notre organisation dans l'ensemble du pays depuis le début de l'année 2005, dont certains ont entraîné le départ des journalistes de leur région. Nous soutenons l'initiative des autorités civiles et militaires locales de convoquer un conseil de sécurité pour analyser la situation des journalistes récemment menacés et nous leur demandons d'agir au plus vite », a déclaré Reporters sans frontières.
Enrique Alfonso Camargo Plata a été menacé à deux reprises. Le 1er octobre, par téléphone, à la station, puis par SMS sur son portable le lendemain. Le message était clair : « Arrête de parler autant à la radio où je vais te mettre une balle.»
Le journaliste considère que ces menaces proviennent de milieux criminels. Directeur du programme d'actualité, « La Tribuna del Cesar », il avait récemment évoqué d'éventuelles irrégularités concernant un contrat passé par une entreprise privée de téléphonie pour l'installation de nouvelles lignes dans la ville de Valledupar. Il a porté plainte au Département administratif de sécurité, qui lui a dépêché une escorte.
De même, Galo Bravo Picossa a reçu plusieurs appels téléphoniques menaçants à la rédaction de El Pilón : « Si tu publies le dossier contre le maire d'Aguachica, je te crame.» Le journaliste avait publié un article concernant la destitution, par le Conseil d'Etat, du maire de cette commune du département du Cesar.
Quant à Miguel Macea, le message qui lui a été adressé par téléphone n'était pas moins inquiétant : « Mon ami, vous ne pouvez pas savoir comme je vous suis reconnaissant de baisser un peu la voix sur le thème des autodéfenses (Autodéfenses unies de Colombie, AUC, paramilitaires d'extrême droite). Vous savez que nous sommes en plein processus de paix, et s'il échoue, vous en paierez les conséquences, vous et votre famille.»
Miguel Macea venait de diffuser une information concernant la mobilisation d'étudiants et de paysans de la région en soutien aux négociations avec les paramilitaires. Il y avait évoqué certaines agressions commises contre des journalistes de la région.
Publié le
Updated on
20.01.2016