Trois médias suspendus reprennent leurs programmes
Organisation :
Selon les informations de l'organisation partenaire de Reporters sans frontières, Journaliste en danger (JED), le centre de transmission de Météo Binza de Kinshasa a rétabli, le 21 janvier en début d'après-midi, le signal des chaînes de télévision Canal Congo TV (CCTV), Canal Kin TV (CKTV) et de la station Radio Liberté Kinshasa (RALIK).
Ces trois médias, appartenant à Jean-Pierre Bemba, un des quatre vice-présidents de la République démocratique du Congo, avaient été contraints au silence sur ordre de Henri Mova Sakanyi, ministre de la Presse et de l'Information.
L'interdiction de diffuser des journaux d'informations, des émissions de libre antenne et à caractère politique n'a toujours pas été levée pour les radios et les chaînes confessionnelles et thématiques.
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21 janvier 2005
Vague de répression contre les télévisions et les radios
Le 18 janvier 2005, les chaînes Canal Congo TV (CCTV), Canal Kin TV (CKTV) et la station Radio Liberté Kinshasa (RALIK) ont été coupées, sans préavis ni décision légale. De plus, les radios et les chaînes confessionnelles et thématiques n'ont plus le droit de diffuser ni leurs journaux ni leurs émissions de libre antenne ou à caractère politique.
« Suspendre et interdire de la sorte des médias n'est en aucun cas une solution adéquate à des dérapages, a déclaré Reporters sans frontières. Il est inacceptable que les radios confessionnelles et communautaires, principales sources d'information de la population à travers le pays, ne puissent plus traiter de l'actualité. C'est d'abord en responsabilisant les journalistes que les dérives dangereuses pourront être évitées », a ajouté l'organisation.
La direction du centre d'émission de Binza Méteo a reçu un appel, le 18 janvier, lui imposant d'interrompre le signal de CCTV, CKTV et RALIK sur ordre du ministre de la Presse et de l'Information, Henri Mova Sakanyi. Les trois médias appartiennent à un des quatre vice-présidents congolais, Jean-Pierre Bemba, en conflit avec le président Kabila. Selon l'organisation partenaire de Reporters sans frontières à Kinshasa, Journaliste en danger (JED), cette décision a été prise suite à une conférence de presse de l'ancien ministre des Transports et des Communications, Joseph Olenghankoy. Toujours d'après JED, lors de cette allocution, l'ancien ministre et président des Forces Novatrices pour l'Union et la Solidarité (FONUS, parti de la coalition au pouvoir) a attaqué le président de la République, Joseph Kabila, le traitant « d'étranger » et l'accusant, avec sa famille biologique et politique, de détournement de fonds, de « collusion avec les forces d'agression », de possession d'une « milice privée constituée des Interahamwe et ex-FAR (Forces Armées Rwandaises) », auteurs du génocide au Rwanda en 1994.
Dans une note circulaire du 18 janvier, le ministre Henri Mova Sakanyi, a évoqué les « dérapages persistants que ne cesse de déplorer l'opinion », pour justifier l'interdiction faite aux radios et aux télévisions confessionnelles et thématiques de « diffuser des émissions politiques et des journaux ». Il a précisé que, « conformément à leurs cahiers des charges », ces médias devaient s'interdire de « servir de support à la propagande politique » et ajouté « toutes les émissions à téléphone ouvert sont suspendues jusqu'à nouvel ordre ».
Publié le
Updated on
20.01.2016