Trois médias attaqués dans l’État de Zulia ; situation toujours aussi tendue à l’approche des élections
Organisation :
A quatre mois du scrutin présidentiel du 7 octobre 2012 qui doit opposer le président Hugo Chávez à l’ancien gouverneur de l’État de Miranda Henrique Capriles Radonski, les agressions envers la profession ne connaissent aucun répit. Elles prennent même un tour de plus en plus inquiétant avec des attaques contre des rédactions.
“Tout en prenant acte des enquêtes diligentées dans ces cas récents d’attentats, nous demeurons très préoccupés par des voies de fait et des actes de violence d’une telle intensité à l’approche du scrutin majeur du 7 octobre. Un degré de polarisation aussi extrême affecte non seulement la liberté d’informer mais également la simple faculté pour les journalistes d’aller et venir. La couverture normale des élections s’annonce impossible si quelques mesures d’urgence, que nous recommandons, ne sont pas mises en place:
- Le traitement de toutes les agressions contre la profession liée au contexte électoral par une juridiction unique, fonctionnant en relation avec les organisations professionnelles de toutes sensibilités.
- Un compromis solennel sur la liberté d’information conclu entre les candidats et leurs états-majors, garantissant le respect absolu du travail des journalistes par les militants.
- Un engagement de tous les médias – en particulier audiovisuels – à donner la couverture la plus équitable possible des débats et des temps de parole”, a déclaré Reporters sans frontières.
Trois médias ont été les cibles d’attentats à Maracaibo, capitale de l’État de Zulia. Le premier, commis à la grenade le 29 mai dernier, a visé le quotidien Qué Pasa, endommageant sa façade. Le deuxième attentat, survenu quelques heures plus tard, aurait pu avoir des conséquences encore plus dramatiques : quatorze coups de feu ont été tirés contre le siège de la chaîne Catatumbo TV par des inconnus circulant en camionnette. Le même mode opératoire s’est vérifié, le 3 juin, contre le quotidien Versión Final, heureusement sans causer de blessés. Les directions des médias concernés pointent, à chaque fois, des représailles directes contre leur ligne éditoriale. Le Corps d’investigations scientifiques pénales et criminalistiques (CICPC) de la police, en charge des enquêtes, penche également pour cette hypothèse. La récente couverture, par Catatumbo TV, d’incidents graves à la prison de Sabaneta pourrait constituer le mobile de l’attentat. La crise pénitentiaire que connaît le pays expliquerait également les menaces adressées, le 1er juin, à María Isoliett Iglesias (photo), du quotidien El Universal, “avertie” par communiqué anonyme qu’elle serait bientôt victime d’un “guet-apens”. La journaliste, notamment soutenue par le Collège national des journalistes (CNP) et du Syndicat national des travailleurs de presse (SNTP), a déposé plainte et sollicité, le 5 juin, l’Unité de protection des victimes. Stigmatisés des deux côtés Ces dernières affaires alourdissent un climat déjà très entamé par les multiples agressions commises contre des journalistes de terrain, stigmatisés en fonction de leur média d’appartenance qu’il soit public donc pro-gouvernemental, ou privé donc critique et ainsi assimilé à l’opposition. Toujours dans le contexte des mutineries carcérales, le 8 mai dernier, aux abords du pénitencier La Planta près de Caracas, un groupe d’individus s’en en pris physiquement à Jordán Rodríguez et à son cameraman Claybord Saint Jhons, au seul motif qu’ils étaient employés par la chaîne Telesur. Au même moment, des agents de la Garde nationale ont confisqué et endommagé le matériel de tournage de Daniel Guillermo Colina et de son cameraman Luis Reaño, salariés de la chaîne privée Globovisión. Une autre agression a été signalée, deux jours plus tard, contre un cameraman de la principale chaîne publique Venezolana de Televisión (VTV), Danny Vargas, lors de la couverture d’un meeting du candidat Henrique Capriles dans l’État de Barinas. Un mois auparavant, dans l’État d’Anzoátegui, son collègue de la chaîne privée Televen, Oneiver Rojas, a subi le même sort et dans les mêmes conditions, ses agresseurs le croyant employé… par VTV.
- Le traitement de toutes les agressions contre la profession liée au contexte électoral par une juridiction unique, fonctionnant en relation avec les organisations professionnelles de toutes sensibilités.
- Un compromis solennel sur la liberté d’information conclu entre les candidats et leurs états-majors, garantissant le respect absolu du travail des journalistes par les militants.
- Un engagement de tous les médias – en particulier audiovisuels – à donner la couverture la plus équitable possible des débats et des temps de parole”, a déclaré Reporters sans frontières.
Trois médias ont été les cibles d’attentats à Maracaibo, capitale de l’État de Zulia. Le premier, commis à la grenade le 29 mai dernier, a visé le quotidien Qué Pasa, endommageant sa façade. Le deuxième attentat, survenu quelques heures plus tard, aurait pu avoir des conséquences encore plus dramatiques : quatorze coups de feu ont été tirés contre le siège de la chaîne Catatumbo TV par des inconnus circulant en camionnette. Le même mode opératoire s’est vérifié, le 3 juin, contre le quotidien Versión Final, heureusement sans causer de blessés. Les directions des médias concernés pointent, à chaque fois, des représailles directes contre leur ligne éditoriale. Le Corps d’investigations scientifiques pénales et criminalistiques (CICPC) de la police, en charge des enquêtes, penche également pour cette hypothèse. La récente couverture, par Catatumbo TV, d’incidents graves à la prison de Sabaneta pourrait constituer le mobile de l’attentat. La crise pénitentiaire que connaît le pays expliquerait également les menaces adressées, le 1er juin, à María Isoliett Iglesias (photo), du quotidien El Universal, “avertie” par communiqué anonyme qu’elle serait bientôt victime d’un “guet-apens”. La journaliste, notamment soutenue par le Collège national des journalistes (CNP) et du Syndicat national des travailleurs de presse (SNTP), a déposé plainte et sollicité, le 5 juin, l’Unité de protection des victimes. Stigmatisés des deux côtés Ces dernières affaires alourdissent un climat déjà très entamé par les multiples agressions commises contre des journalistes de terrain, stigmatisés en fonction de leur média d’appartenance qu’il soit public donc pro-gouvernemental, ou privé donc critique et ainsi assimilé à l’opposition. Toujours dans le contexte des mutineries carcérales, le 8 mai dernier, aux abords du pénitencier La Planta près de Caracas, un groupe d’individus s’en en pris physiquement à Jordán Rodríguez et à son cameraman Claybord Saint Jhons, au seul motif qu’ils étaient employés par la chaîne Telesur. Au même moment, des agents de la Garde nationale ont confisqué et endommagé le matériel de tournage de Daniel Guillermo Colina et de son cameraman Luis Reaño, salariés de la chaîne privée Globovisión. Une autre agression a été signalée, deux jours plus tard, contre un cameraman de la principale chaîne publique Venezolana de Televisión (VTV), Danny Vargas, lors de la couverture d’un meeting du candidat Henrique Capriles dans l’État de Barinas. Un mois auparavant, dans l’État d’Anzoátegui, son collègue de la chaîne privée Televen, Oneiver Rojas, a subi le même sort et dans les mêmes conditions, ses agresseurs le croyant employé… par VTV.
Publié le
Updated on
20.01.2016