Trois journalistes libérés, cinq autres toujours sous les verrous
Organisation :
Reporters sans frontières prend acte de la libération, le 28 février 2011, de Khalid Tawfig, graphiste pour l'hebdomadaire d'opposition Al-Midan, qui avait été emprisonné avec plusieurs de ses collègues le 2 février dernier.
Le 6 février, deux employés du quotidien d'opposition Rai Al Shaab ont également été remis en liberté. Ashraf Abdelaziz, rédacteur en chef, et Altahir Ibrahim, chef du service politique du journal, ont été relâchés après un an d'incarcération.
Reporters sans frontières demande la libération des cinq journalistes toujours emprisonnés au Soudan : Mohamed Aldirderi et Samir Salaheldin, journalistes stagiaires pour Al-Midan, Abdelazeem Albadawi, correspondant pour Al-Midan, Gafar Alsabki Ibrahim, d'Alsahafa et Abuzar Al Amin de Rai Al Shaab.
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16-02-2011- Encore un journaliste d'Al-Midan libéré, quatre autres restent incarcérés sans raison
Le 16 février 2011, Mohamed Rahma a été remis en liberté après 14 jours de détention.
Sont encore emprisonnés : Khalid Tawfig, graphiste, Mohamed Aldirderi et Samir Salaheldin, journalistes stagiaires, et Abdelazeem Albadawi, correspondant.
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14-02-2011- Trois journalistes d’Al-Midan libérés, cinq autres restent incarcérés sans raison
Reporters sans frontières a appris avec un certain soulagement la remise en liberté, le 12 février 2011, de trois employés de l'hebdomadaire d'opposition Al-Midan, journal du parti communiste soudanais, incarcérés depuis le 2 février dernier après leur couverture des manifestations du 30 janvier.
L'organisation reste cependant très inquiète pour leurs cinq autres collègues toujours en détention. Tortures, électrochocs, passages à tabac, privations de sommeil, etc. Leurs geôliers ne leur épargnent rien.
"La libération de trois employés d'Al-Midan détenus depuis dix jours ne prouve qu'une chose : aucune charge ne pèse contre eux et rien ne leur est officiellement reproché. Pourquoi donc tous n'ont pas été libérés en même temps ? Nous réclamons la remise en liberté immédiate de tous les employés d'Al-Midan, ainsi que celle des autres journalistes emprisonnés dans le pays. Enfin, nous dénonçons avec la dernière énergie les maltraitances, tortures et traitements dégradants que subissent les détenus des prisons soudanaises", a déclaré Jean-François Julliard, secrétaire général de Reporters sans frontières.
Kamal Karar, assistant du rédacteur en chef d'Al-Midan, Ibrahim Mirghani, responsable du service politique, et Moawya Abu-Hashim, chauffeur, ont été relâchés le 12 février. Khalid Tawfig, graphiste, Mohamed Aldirderi et Samir Salaheldin, journalistes stagiaires, Mohamed Rahma, réceptionniste, et Abdelazeem Albadawi, correspondant, demeurent à ce jour emprisonnés.
Le 13 février, des journalistes ont organisé une manifestation pacifique de soutien à leurs confrères d'Al-Midan. Les forces de sécurité et de police ont durement réprimé le mouvement et ont interpellé plusieurs photojournalistes après avoir effacé leurs clichés.
"Les forces de sécurité soudanaises utilisent l'incarcération comme un moyen pour intimider des journalistes. La liberté de la presse, la liberté d'expression et d'association ainsi que le droit de manifester pacifiquement, pourtant garantis par la Constitution de 2005, sont actuellement mis à rude épreuve par le régime de Khartoum", a regretté Jean-François Julliard.
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04-02-2011- Un hebdomadaire d'opposition réprimé par le régime de Khartoum, plusieurs de ses employés arrêtés
Depuis quelques jours, l'hebdomadaire arabophone d'opposition Al-Midan, journal du parti communiste soudanais, subit le harcèlement des forces de sécurité à la solde de Khartoum. Journalistes arrêtés, copies du journal confisquées, surveillance constante, les autorités ne lésinent pas sur les techniques d'intimidation.
Reporters sans frontières condamne fermement ces méthodes qui relèvent de la persécution pure et simple et dont l'objectif est de réduire l'hebdomadaire au silence. Les journalistes arrêtés doivent être immédiatement libérés et doivent pouvoir reprendre leur activité professionnelle sans être inquiétés.
"J'exprime ma grande inquiétude et ma profonde solidarité envers mes collègues et l'ensemble des journalistes soudanais et j'appelle les autorités à cesser de les harceler. Je crois que cet incident est l'un des pires de toute l'histoire de la censure au Soudan", a déclaré Faisal Elbagir, journaliste d'Al-Midan et fondateur de l'association Journalistes pour les droits de l'homme (Journalists for Human Rights, JHR), contraint à l'exil début 2009 en raison de ses activités militantes.
Dans la nuit du 31 janvier 2011, les forces de sécurité soudanaises ont saisi les exemplaires d'Al-Midan qui se trouvaient à l'impression. Le 2 février, elles ont encerclé les locaux du journal afin d'interpeller quiconque en sortirait. Elles ont ainsi brutalement arrêté et malmené Kamal Karral, assistant du rédacteur en chef, Ibrahim Mirghani, Khalid Tawfiq, graphiste, Fatma Albashir, Fathia, Samir Salaheldin et Mohamed Rahma, responsable de l'accueil. Les archives du journal ont, en outre, été confisquées.
Ces interventions musclées des forces de sécurité à l'encontre d'Al-Midan font suite à la couverture par le journal des manifestations populaires organisées, le 30 janvier, dans plusieurs villes du pays, notamment à Khartoum et à Omdurman. Reporters sans frontières avait déjà condamné les agissements des forces de sécurité contre les journalistes couvrant les manifestations .
"Nous constatons avec effroi que les autorités soudanaises, loin de calmer le jeu et d'entendre les revendications de la jeunesse du pays, qui constitue le gros des manifestants, renforcent au contraire la répression, notamment contre les médias qui couvrent la contestation. La situation de la liberté de la presse, déjà préoccupante au Soudan, se détériore à vue d'œil depuis quelques jours. L'objectif de Khartoum est d'étouffer l'information", a déclaré Reporters sans frontières.
"Nous appelons le gouvernement à mettre un terme à la persécution des journalistes et à l'obstruction à la circulation de l'information", a poursuivi l'organisation.
Le Soudan figure à la 172e place, sur 178 pays, dans le classement mondial 2010 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières. Cinq journalistes sont emprisonnés dans le pays et environ une dizaine ont été arrêtés depuis moins d'une semaine.
Publié le
Updated on
20.01.2016