Trois journalistes de Raï Al-Shaab lourdement condamnés
Organisation :
Le 15 juillet 2010, la cour criminelle de Khartoum a reconnu coupables "d'attaques contre l'Etat en vue de miner le système constitutionnel" et "de publication d'informations erronées" les quatre journalistes du quotidien d'opposition Raï Al-Shaab (L'Opinion du peuple), arrêtés depuis mai 2010. Voir communiqué précédent .
Abuzar Al Amin, rédacteur en chef adjoint du journal, a été condamné à cinq ans de prison ferme. Ashraf Abdelaziz, rédacteur en chef, et Altahir Ibrahim, chef du service politique du quotidien, ont écopé de deux ans de prison. Ramadan Mahgoub, le quatrième journaliste mis en cause dans cette affaire, quant à lui, a été acquitté des charges qui pesaient contre lui.
La cour a également prononcé la fermeture du journal et la confiscation des biens de la société propriétaire du journal.
"Ces journalistes sont condamnés alors qu'ils n'ont fait que leur travail. Ces décisions sont parfaitement injustes et visent clairement à faire taire la presse d'opposition au Soudan. Notre organisation condamne fermement cette nouvelle intimidation de la part des autorités", a déclaré Reporters sans frontières.
L'avocat des journalistes a décidé de faire appel du verdict.
En signe de protestation, la majorité des journaux soudanais a décidé de ne pas paraître aujourd'hui, 15 juillet.
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18.06.2010 - Protestation : les avocats de la défense se retirent d'un procès
Reporters sans frontières exprime sa profonde inquiétude sur le déroulement du procès de quatre journalistes du quotidien d'opposition Raï Al Shaab. Abuzar Al Amin, rédacteur en chef adjoint, Ashraf Abdelaziz, rédacteur en chef, Altahir Ibrahim, chef du service politique et Ramadan Mahgoub, secrétaire de rédaction, sont jugés depuis le 9 juin 2010 par la cour criminelle de Khartoum Nord, pour actes de terrorisme et d'espionnage.
Le 16 juin 2010, le porte-parole des avocats de la défense, Kamal Elgizuli, a annoncé leur retrait, suite au refus de la cour d'entendre trois des quatre témoins cités à décharge. Les juges ont justifié leur décision en affirmant que les témoignages pouvaient reposer sur des rumeurs et ne pas être objectifs parce que provenant de rivaux politiques.
"Nous condamnons le refus émis par la Cour. Cela représente une véritable atteinte aux droits de la défense. Nous exigeons que le procès de ces journalistes soit conforme aux standards internationaux qui garantissent le droit à un procès équitable. Dans cette affaire, où les journalistes risquent la peine de mort, la Cour ne peut pas se permettre de priver la défense de témoignages essentiels", a déclaré Reporters sans frontières
"Nous tenons à souligner l'intégrité des avocats des journalistes qui se sont retirés par respect envers les accusés, afin de dénoncer publiquement les atteintes commises par la cour contre la procédure judiciaire", a ajouté l'organisation. Lors d'une conférence de presse tenue le jour même, les avocats ont expliqué qu'ils ne pouvaient pas, dans de telles conditions, assurer convenablement leur rôle et leur devoir.
La cour a donné trois jours aux journalistes pour choisir de nouveaux avocats. Passé ce délai (20 juin 2010), les juges nommeront eux-mêmes les représentants de la défense. La reprise de l'audience est fixée au 21 juin.
Si les journalistes sont reconnus coupables, ils encourent la peine de mort par pendaison en vertu de la loi antiterroriste soudanaise. "Nous sommes extrêmement choqués par la peine que les quatre journalistes encourent pour avoir simplement fait leur métier d'informateurs", a déclaré Reporters sans frontières.
Les quatre journalistes du quotidien d'opposition Raï Al Shaab, arrêtés au cours du mois de mai 2010, ont été mis en examen pour espionnage et terrorisme, suite à la publication de plusieurs informations jugées mensongères. Voir communiqué précédent .
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Updated on
20.01.2016