Trois journalistes condamnés à de la prison ferme

Reporters sans frontières dénonce la condamnation, le 3 novembre, de Mustapha Kechnini, directeur de l'hebdomadaire Al Hayat al Maghribia (La Vie Marocaine), et d'Abdelaziz Jallouli et Miloud Boutriki, deux de ses journalistes, respectivement à deux ans et un an et demi de prison ferme, pour "manquement au respect du roi", "atteinte au régime monarchique", "incitation par le biais d'imprimés  à des actes susceptibles de porter atteinte à la sûreté intérieure".  "Le jugement rendu par le tribunal d'Oujda est un signe alarmant du danger croissant qui menace la liberté d'expression au Maroc. Ali Lmrabet et Mohamed Lourd, deux journalistes détenus à la prison de Salé ne suffisent donc plus aux sécuritaires ! Si les dignitaires marocains prônent le modernisme d'un côté, ils n'hésitent pas à inscrire le Maroc dans un mouvement des plus régressifs en matière de liberté de la presse ", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières.  Les trois accusés avaient été convoqués par le tribunal de première instance d'Oujda pour un article publié dans l'édition du 20 mai d'Al Hayat al Maghribia dans lequel ils questionnaient Mohammed al Abadi, membre de l'association islamiste "Al adl wal ihssan" (Justice et bienfaisance). Cette interview d'un islamiste, dont les propos n'appellent ni à la haine ni à la violence, a coûté deux ans de prison ferme à Mustapha Kechnini, un an et demi de prison ferme aux journalistes Abdelaziz Jallouli et Miloud Boutriki. Al Hayat al Maghribia est par ailleurs suspendu pour deux mois. Mohamed al Abadi, quant à lui, doit purger deux ans de prison.  Les quatre condamnés doivent également verser 10 000 dirhams d'amende (environ 950 euros). Leurs avocats devraient se pourvoir en appel.
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Updated on 20.01.2016