Suspension de RFI et France 24 au Niger : RSF dénonce une nouvelle atteinte à la liberté de la presse et au pluralisme de l’information au Sahel

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Une semaine après avoir renversé le président élu, la junte a suspendu le signal des médias français Radio France Internationale (RFI) et de France 24. Reporters sans frontières (RSF) dénonce une violation du droit du public à une information plurielle dans un contexte sécuritaire déjà difficile dans le Sahel.

Depuis ce jeudi 3 août, pour les quelque 25 millions d’habitants du Niger, c’est l’écran noir sur le canal habituel de la chaîne de télévion France 24, et le silence radio sur les ondes dédiées à RFI, deux entités du groupe France Médias Monde (FMM).

La junte nigérienne viole délibérément le droit à une information plurielle des nombreuses populations qui écoutent RFI en majorité dans les langues locales et suivent France 24 sur tout le territoire national. Elle prive également les nombreux médias locaux de sources d’informations fiables et indépendantes, et va ainsi créer un énorme vide dans l’espace médiatique. Dans un contexte sécuritaire déjà difficile dans le Sahel, couper le signal de médias qui n’ont fait que leur travail est une attaque inadmissible contre la liberté de la presse. Nous dénonçons cette attitude de la junte qui présage de lendemains difficiles pour les médias.

Sadibou Marong
Directeur du Bureau Afrique subsaharienne de RSF

La mesure intervient dans un contexte de suspension de toutes les institutions de la République y compris le Conseil supérieur de la communication (CSC), le régulateur des médias qui, aux yeux de la loi, a la prérogative de mettre en demeure ou de suspendre un média. 

Dès la prise de pouvoir de la junte commandée par le général Tiani, RSF avait vu émerger des signes inquiétants pour l’information avec des attaques verbales et physiques contre des journalistes locaux et internationaux, et des appels à suspendre jusqu’à nouvel ordre les médias occidentaux”.

Le militaire putschiste fraîchement arrivé se rallie dès lors à ses homologues malien, Assimi Goïta et burkinabé, Ibrahim Traoré, qui avaient successivement coupé le signal de ces mêmes chaînes en 2022 et en 2023

Les différents coups d'État dans la zone sahélienne fragilisent la liberté de la presse, dans une région où le métier de journaliste est déjà difficile, et les menaces semblent s’accentuer. Le rapport Sahel publié par RSF met en avant le quotidien d’un journaliste qui exerce dans la zone.

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