Surveillance accrue en ligne

Le 28 juin 2010, des représentants de l'Autorité des télécommunications du Pakistan (PTA) ont déclaré à la Haute Cour de Lahore qu'elle allait se conformer à la décision de justice du 22 juin, ordonnant de surveiller un certain nombre de sites Internet. La PTA est chargée d'identifier les cas de "blasphèmes" et les "contenus sacrilèges" afin de bloquer les liens vers les pages incriminées. Reporters sans frontières demande aux autorités de renoncer à cette stratégie de contrôle du Web. "La situation de la liberté d'expression en ligne se détériore au Pakistan. Depuis le blocage de Facebook à la mi-mai, l'étau se resserre. Le pays semble vouloir inaugurer un système de surveillance massif du Net et se dirige vers un système de filtrage ciblé ni transparent, ni respectueux des libertés", a estimé l'organisation. Parmi les sites surveillés : Yahoo!, MSN, Hotmail, YouTube, Google, Islam Exposed, In the name of Allah, Youtube, Amazon et Bing. Les treize sites déjà bloqués sont notamment www.skepticsannotatedbible.com, www.middle-east-info.org, www.faithfreedom.org, www.thereligionofpeace.com, www.abrahamic-faith.com, www.muhammadlied.com, www.prophetofdoom.net, www.worldthreats.com, www.voiceofbelievers.com et www.walidshoebat.com. La décision de justice a été prise suite à une pétition de Muhammad Siddiq, citoyen pakistanais, demandant le blocage de sites Internet qui contiennent des contenus jugés blasphématoires. Muhammad Siddiq est aussi l'auteur de la plainte contre les dirigeants de Facebook pour blasphème, des poursuites déjà dénoncées par Reporters sans frontières. Le procureur général Muhammad Hussain Azad, représentant le gouvernement fédéral, a soutenu la demande de blocage des sites. D'après l'article 295-C du code pénal pakistanais, "l'emploi de remarques désobligeantes, eu égard au respect du Saint Prophète, écrites ou orales, qu'il s'agisse d'une représentation visible, d'une insinuation, directe ou indirecte, entachant le nom du Saint Prophète Mahomet sera puni de mort, d'une condamnation à l'emprisonnement à vie, et sera également passible d'une amende". La prochaine audience aura lieu le 22 septembre. Dans l'intervalle, la PTA s'est engagée à surveiller les sites et à bloquer certains liens.
Publié le
Updated on 20.01.2016