Sortis de prison, les journalistes Néstor Pasquini et Hugo Francischelli ne devraient pas être poursuivis
Reporters sans frontières demande la libération des journalistes de radio Néstor Pasquini et Hugo Francischelli, détenus préventivement depuis deux mois après avoir couvert une manifestation dans la province de Córdoba (Centre-Nord). L'organisation en appelle au gouverneur de la province.
Néstor Pasquini, propriétaire de la radio locale FM Show et correspondant du réseau radiophonique Red Panorama, et Hugo Francischelli, de la station FM 97.3, ont passé le cap des deux mois de détention préventive, le 20 février 2007. Reporters sans frontières demande la libération des deux journalistes, accusés notamment d'”incitation à la violence” après une manifestation dans la province de Córdoba (Centre-Nord). “Trente-neuf personnes ont été arrêtées dans les jours qui ont suivi la manifestation de Marcos Juárez, et les deux journalistes comptaient parmi les premiers interpellés. Sept prévenus viennent d'être libérés. Selon quel critère la justice maintient-elle Néstor Pasquini et Hugo Francischelli en prison ? Leur reproche-t-on de s'être trouvés au mauvais endroit au mauvais moment alors qu'ils faisaient leur métier ? Si cette détention préventive prolongée est destinée à masquer l'absence de preuves contre les deux journalistes, le procédé est aussi ridicule qu'arbitraire. Nous demandons la libération des deux confrères”, a déclaré Reporters sans frontières dans une lettre adressée au gouverneur de la province de Córdoba, José Manuel de la Sota. Le 4 décembre 2006, une émeute avait éclaté dans la localité de Marcos Juárez, près de Córdoba, après le viol et l'assassinat d'une fillette. Elle s'était soldée par des dégradations des bâtiments du tribunal municipal et l'incendie de la voiture d'un magistrat. Néstor Pasquini et Hugo Francischelli avaient couvert l'événement pour leur radio. Seize jours plus tard, le procureur local, Carlos Ernesto Viramonte, avait fait arrêter et incarcérer dix personnes, dont les deux journalistes, pour “incitation à la violence”, “incendie volontaire” et “coups et blessures”, les trois peines réunies étant passibles de 3 à 15 ans de prison. Au total, trente-neuf personnes ont été arrêtées dans le cadre de l'affaire et quatre sont toujours recherchées. Le 16 février 2007, le procureur Viramonte a ordonné la libération de sept prévenus, dont Raúl Ruggeri, le frère d'un ancien joueur de l'équipe nationale de football, Oscar Ruggeri. “Pourquoi lui et pas nos deux confrères ?”, s'interroge-t-on à la rédaction de Red Panorama, contactée par Reporters sans frontières. La même source indique que le gouverneur de la province, José Manuel de la Sota, “a publiquement mis en cause, le 11 février dernier, l'attitude des juges dans cette affaire”. Le cabinet de José Maggi, l'avocat d'Hugo Francischelli, a fait savoir qu'une audience a eu lieu le 19 février pour statuer sur la détention des deux journalistes. Selon la presse locale, d'autres libérations devraient intervenir prochainement.