Saisie abusive du magazine Vanguardia menaçant la confidentialité des sources
Organisation :
Vendredi 17 décembre, un commando armé a fait irruption dans les bureaux du magazine Vanguardia, à Quito, avec l’ordre de saisir les équipements et de déloger les locataires. Cet ordre a été émis par l’unité de gestion du fidéicommis « Halte à l’impunité » en raison d’une dette du magazine envers l’Etat correspondant à 13 mois de bail.
Munis d’un ordre de saisie préventive, quatre patrouilles de police et une équipe d’une quinzaine de policiers d’élite, munis de casques, gilets pare-balles et armés de mitrailleuses, ont pénétré dans la rédaction. L’unité a confisqué 30 ordinateurs, les machines de presse et les serveurs. Les portefeuilles des journalistes et du directeur du magazine ont également été saisis.
Selon Juan Carlos Calderón, directeur de Vanguardia, la notification ordonnait au magazine de payer ses dettes (14, 560 dollars) dans un délai de trois jours. Pourtant, les biens ont été saisis sur-le-champ, ce qui met la rédaction dans l’incapacité de continuer à publier.
Le fidéicommis « Halte à l’impunité », affirme que les biens du magazine lui seront remis une fois les dettes liquidées. Mais la confiscation des ordinateurs pose notamment la question de la protection des sources.
Reporters sans frontières regrette l’usage excessif et inutile de la force lors de cette opération. Nous soutenons Vanguardia qui réclame la garantie que ses disques durs ne seront pas consultés.
Luis Zumárraga, directeur général du magazine, a signalé que la saisie était liée en réalité aux enquêtes réalisées par Vanguardia sur des actes de corruption présumés, impliquant des fonctionnaires du gouvernement.
Andrés Crespo, président et représentant légal de la maison d’édition Gran Tauro, qui édite Vanguardia, a demandé au juge Ángel Rubio, chargé de l’affaire, de « suspendre la procédure d’exécution coercitive, étant donné que le fidéicommis n’était pas légalement habilité à prononcer des jugements coercitifs ».
Le magazine devrait circuler à nouveau à partir du 3 janvier 2011.
Photo : Henry Lapo/ Expreso
Publié le
Updated on
20.01.2016