RSF réclame la libération d’un journaliste sud-coréen emprisonné pour diffamation

Reporters sans frontières (RSF) réclame la libération du journaliste et commentateur politique sud-coréen Woo Jong-chang, condamné à huit mois de prison pour diffamation en vertu d’une législation non-conforme aux standards internationaux du droit.

[Note de la rédaction] Considérant que cette dépêche originellement publiée le 18 août 2020 comportait des interprétations de bonne foi mais erronées, nous en avons modifié certains paragraphes. Sur tous les continents, Reporters sans frontières réclame l’abrogation des dispositions légales permettant de punir la diffamation par des peines privatives de liberté. Le fait d’appeler à la libération de Woo Jong-chang, en vertu de ce principe, n’équivaut donc pas à cautionner ses allégations ni bien entendu l’absence de vérification des faits.


Le journaliste et commentateur politique sud-coréen Woo Jong-chang a été condamné le 17 juillet à huit mois d'emprisonnement pour diffamation par le tribunal pénal du district nord de Séoul, et écroué, pour n’avoir pas été en mesure de prouver la véracité de ses allégations. Dans une vidéo publiée sur YouTube, il avait laissé entendre que le procès pour corruption de l'ancienne présidente Park Geun-hye, en 2016, aurait pu être influencé par un dîner entre un officiel de la présidence, qui fut plus tard nommé ministre de la Justice, et l’un des juges en charge du procès.


« Reporters sans frontières ne s’oppose pas à l’existence de lois punissant la diffamation, mais au fait que la loi sud-coréenne en fait un crime passible de peines privatives de liberté, ce qui n’est pas conforme aux standards internationaux du droit, insiste Cédric Alviani, directeur du bureau Asie de l’Est de Reporters sans frontières (RSF). « Il ne s’agit pas de justifier la publication d’allégations non vérifiées, mais d’éviter que le risque d’une peine de prison ne dissuade les journalistes de publier des.s faits exacts lorsqu’ils ne sont pas en mesure de fournir publiquement des preuves. »


La Corée du Sud, classée 42e sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse de 2020 de RSF, est une démocratie parlementaire respectueuse des libertés mais la diffamation y est passible de sept ans de prison. Dans l’ensemble du monde, les organisations de défense de la liberté d’expression s’opposent à de telles dispositions juridiques.

Publié le
Mise à jour le 29.08.2020