RSF porte plainte pour l’agression du photographe Ameer Al Halbi lors de la “Marche des libertés”
Reporters sans frontières (RSF) dépose une plainte contre le préfet de police de Paris Didier Lallement et contre X après le matraquage du journaliste d’origine syrienne lors de la “Marche des libertés” à Paris fin novembre.
En concertation avec Ameer Al Halbi, le photojournaliste indépendant blessé au visage par un agent de police lors de la “Marche des libertés”, RSF porte plainte ce lundi 7 décembre contre le préfet de police de Paris Didier Lallement et contre X pour violences volontaires par une personne dépositaire de l’autorité publique.
Le photojournaliste, originaire de Syrie et collaborateur du magazine Polka et de l’Agence France Presse, a été violemment frappé au visage par un coup de matraque le 28 novembre dernier, alors qu’il couvrait une charge des forces de l’ordre lors la manifestation contre la proposition de loi relative à la sécurité globale. Positionné au pied d’un mur avec plusieurs autres journalistes, il était clairement identifiable comme photographe de presse. Malgré son visage ensanglanté et son évanouissement sur place, Ameer Al Halbi n’a pu être évacué à l’hôpital que deux heures plus tard, la police bloquant les différents accès. Le photojournaliste a subi une fracture du nez et de l’arcade sourcilière gauche résultant en une incapacité de travail, il continue à être pris en charge par les médecins.
“L’agression contre Ameer Al Halbi représente une violente entrave au droit d’informer, déclare Christophe Deloire, secrétaire général de RSF. Le préfet de police de Paris étant celui qui donne les instructions de maintien de l’ordre, il est directement responsable de ce manquement à la protection des journalistes, c’est la raison pour laquelle que nous portons plainte contre lui.”
Le 27 novembre dernier, RSF a déposé plainte contre X et contre Didier Lallement suite aux violences policières commises sur trois journalistes lors de l’évacuation d’un campement de migrants quatre jours plus tôt place de la République. L’organisation avait déjà déposé plainte contre X en décembre 2019, aux côtés de 13 journalistes victimes de violences policières dans les manifestations des gilets jaunes.
La France est à la 34e place au Classement mondial de la liberté de la presse 2020 établi par RSF.