RSF demande aux dirigeants européens de plaider pour la liberté de la presse lors de leur visite en Chine

Reporters sans frontières (RSF) demande aux membres de la délégation officielle de l'Union européenne (UE) de profiter du 24e sommet UE-Chine pour intensifier leur pression sur Pékin afin d'obtenir la libération des défenseurs de la liberté de la presse emprisonnés, et notamment de Jimmy Lai et de Gui Minhai.

 

Les défenseurs de la liberté de la presse, dont le fondateur du journal Apple Daily Jimmy Lai et l’éditeur Gui Minhai, doivent être libérés et la délégation de l'Union européenne (UE) doit accroître la pression sur Pékin : telles sont les recommandations formulées par RSF dans ses récentes lettres adressées au président du Conseil européen, Charles Michel, à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et au haut représentant de l'UE, Josep Borrell, avant qu’ils ne se rendent à Pékin pour le 24e sommet entre l’UE et la Chine, qui débutera le 7 décembre.

"Au cours de ces dernières années, le dirigeant chinois Xi Jinping a imposé un modèle social fondé sur le contrôle de l'information, tandis que la répression envers les journalistes indépendants est devenue la nouvelle norme. Nous appelons les dirigeants de l'UE à respecter leur promesse d'aborder les questions liées aux droits humains avec les autorités chinoises, et à accroître leur pression pour obtenir la libération de tous les défenseurs de la liberté de la presse emprisonnés en Chine et à Hong Kong.

Antoine Bernard
Directeur du plaidoyer et de l'assistance de RSF

Bien que l'article 35 de la Constitution chinoise consacre la liberté de la presse, le régime, dirigé par le secrétaire général du Parti communiste chinois Xi Jinping, a intensifié sa répression contre les journalistes indépendants ces dernières années. Parmi les nombreux défenseurs de la liberté de la presse actuellement derrière les barreaux, figure Jimmy Lai, fondateur du média indépendant Apple Daily, détenu depuis 2020. Il risque la prison à vie en vertu de la loi sur la sécurité nationale, lors de son procès qui devrait s'ouvrir dans quelques jours, le 18 décembre.

L'éditeur suédois Gui Minhai, fondateur d'une maison d'édition spécialisée dans les reportages d'investigation sur les dirigeants chinois, avait été enlevé alors qu'il était en vacances en Thaïlande en 2015, avant de refaire surface à la télévision d'État chinoise, exécutant une confession forcée. Gui Minhai a été condamné, en 2020, à 10 ans de prison pour "espionnage". Sa fille Angela Gui ne peut plus le voir ni échanger de correspondance avec lui depuis 2018. Elle ne sait pas où se trouve son père, malgré ses efforts continus pour le retrouver.

À ce jour, le service d'action extérieure de l'UE a exprimé à plusieurs reprises son inquiétude au sujet de la détention de Gui Minhai, de Jimmy Lai et d’autres défenseurs de la liberté de la presse. Le Parlement européen a quant à lui adopté de nombreuses résolutions appelant à la libération des journalistes détenus. Plus récemment, il a également condamné la répression de la liberté de la presse à Hong Kong et a appelé à la libération de Jimmy Lai, en juin 2023.



La Chine est la plus grande prison au monde pour les journalistes et les défenseurs de la presse avec au moins 121 détenus et occupe le 179e rang sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2023.

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