RSF demande à la Chine de libérer le journaliste-citoyen Qin Yongmin, victime de tortures

Reporters sans frontières (RSF) demande à la Chine de libérer immédiatement le journaliste-citoyen Qin Yongmin, 65 ans, qui purge depuis l’été dernier une peine de 13 ans de prison et dont l'état de santé s'est détérioré à la suite de maltraitances.

Le journaliste-citoyen et activiste chinois Qin Yongmin est « forcé à de durs travaux manuels  », « placé sous la surveillance constante d’autres détenus » et reçoit même des « menaces de mort », ce qui s’apparente à de la « torture physique et mentale » au vu de son âge et de sa santé déclinante. C’est ce qu’a révélé son épouse dans un appel à l’aide adressé à l’ONU et aux organisations de défense des droits humains après lui avoir rendu visite début décembre à la prison de la ville de Qianjiang (Hubei, centre).


« De tels sévices infligés à une personne âgée et en mauvaise santé équivalent à une condamnation à mort, s’indigne Cédric Alviani, directeur du bureau Asie de l'Est de Reporters sans frontières (RSF), qui appelle la communauté internationale  « à faire pression pour que Pékin libère immédiatement Qin Yongmin ainsi que tous les autres journalistes et défenseurs de l’information emprisonnés, dont au moins dix d’entre eux risquent de mourir en détention. »


Ancien métallurgiste, Qin Yongmin est un dissident de longue date qui milite pour des réformes démocratiques pacifiques en Chine, incluant la liberté de la presse. Détenu depuis mars 2015 pour “rassemblement illégal” et “avoir utilisé l’internet et les médias étrangers” pour tenter de “renverser l'autorité du Parti”, il a été condamné en juillet 2018 par un tribunal de la ville de Wuhan (centre) à une peine d'emprisonnement de 13 ans. Avant son arrestation, il avait déjà passé 22 ans en prison et en camps de travail.


A la 176e place sur 180 dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2018, la Chine est une des plus grandes prisons de journalistes au monde, avec plus de 60 journalistes professionnels et non professionnels derrière les barreaux. En 2017, deux défenseurs de la liberté de l’information, le Prix Nobel de la Paix et Prix RSF Liu Xiaobo, et le blogueur Yang Tongyan sont morts faute de soins durant leur détention. Le journaliste Huang Qi, autre prix RSF détenu depuis 2016, est lui aussi victime de faits de torture qui font craindre pour sa vie.

Publié le
Updated on 09.01.2019