RSF appelle l'ONU à accréditer les journalistes quelle que soit leur nationalité

Suite au refus par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) d’autoriser deux reporters taïwanais à couvrir l'Assemblée mondiale de la Santé, Reporters sans frontières (RSF) appelle les Nations unies à ouvrir ses événements à tous les journalistes et à tous les médias quelle que soit leur origine géographique.

 

Le 22 mai 2023, Judy Tseng et Tien Hsi-ju, deux journalistes de l'agence de presse publique taïwanaise Central News Agency (CNA), se sont vu refuser l'accès à la 76e Assemblée mondiale de la santé (AMS) organisée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à Genève, en Suisse, alors que leurs accréditations avaient été approuvées par l'administration des Nations unies une semaine plus tôt.

Depuis 2017, cédant aux pressions chinoises, l’Assemblée mondiale de la Santé a systématiquement refusé l'accréditation de presse aux ressortissants et médias taïwanais, au prétexte que leur pays et leurs passeports ne sont pas officiellement reconnus.

"Refuser des journalistes sur la base de leur nationalité ou de la région d'enregistrement de leur média est clairement discriminatoire et contraire au droit du public à l'informationNous appelons les Nations unies à ouvrir leurs événements à tous les journalistes et médias, quelle que soit leur origine géographique.

Cédric Alviani
Directeur du bureau Asie de l’Est de RSF

Les journalistes taïwanais n'ont pas toujours été refoulés des événements de l'ONU : entre 2009 et 2016, alors que Pékin cherchait à se rapprocher de Taipei et qu’une délégation taïwanaise était invitée à l'Assemblée mondiale de la Santé en tant qu’"observateur", l'agence avait délivré sans difficultés des accréditations aux reporters taïwanais. En 2013, l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), une autre agence spécialisée des Nations unies, avait aussi invité une délégation taïwanaise à son assemblée et permis aux médias du pays de couvrir l'événement.

"Nous demandons aux Nations unies de respecter le droit des journalistes à exercer leur profession, quelle que soit leur nationalitéL'Organisation mondiale de la Santé devrait revoir ses politiques et permettre aux journalistes taïwanais de couvrir l’Assemblée mondiale de la Santé.

Porte-parole de CNA

La Chine, qui revendique souveraineté sur Taïwan, déploie ces dernières années tous les moyens de pression possibles pour l'isoler sur la scène internationale, notamment en empêchant ses journalistes de couvrir les événements internationaux.

Taïwan est une démocratie libérale qui occupe le 35e rang sur 180 au Classement mondial de la liberté de la presse établi en 2023 par RSF. La Chine, plus grande prison au monde pour les journalistes et défenseurs de la liberté de la presse avec au moins 113 d’entre eux actuellement détenus, occupe le 179e rang.

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