RSF appelle à un “printemps des médias” en Grèce
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Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières, s'est rendu à Athènes les 12 et 13 juin, suite à la fermeture des chaînes du groupe ERT par le gouvernement grec. Au cours de ses diverses allocutions, accordées aux médias, notamment du groupe ERT, ou adressées directement aux milliers de manifestants présents devant le siège du groupe, à Aghia Paraskevi, Christophe Deloire a tenu à exprimer la solidarité de Reporters sans frontières avec le peuple grec, avec les journalistes et l'ensemble des collaborateurs de l'ERT, au lendemain de la fermeture brutale de leurs chaînes. Une décision qui avait amené RSF à se demander : “le gouvernement grec ferait-il l’économie de la démocratie ?”.
Le secrétaire général de Reporters sans frontières a demandé au Conseil d'État hellénique de "prendre toutes les dispositions nécessaires pour qu'une réouverture du groupe ERT et une remise en service des chaînes coupées soient opérées dans les plus brefs délais". Rappelant les impératifs démocratiques requis pour adhérer à l'Union européenne et l'article 11 de la Charte des droits fondamentaux, qui stipule que "la liberté des médias et leur pluralisme (doivent être) respectés", Christophe Deloire a demandé aux instances européennes de "se prononcer sur la légalité de la décision du gouvernement grec de fermer son groupe d'audiovisuel public".
Revenant sur les difficultés rencontrées par les acteurs de l'information en Grèce depuis plusieurs années, le secrétaire général de Reporters sans frontières a estimé que “la réouverture de l'ERT ne suffira pas”. “C’est l’ensemble du système médiatique qui doit être transformé. Il est temps d’en finir avec les conflits d’intérêts, le manque de transparence et les affiliations politiques. Une transition d'un groupe audiovisuel d'Etat à un groupe audiovisuel public, réellement au service des Grecs, doit être la priorité du gouvernement", a-t-il ajouté.
Christophe Deloire a également rappelé l'importance pour la démocratie grecque de pouvoir compter sur "des journalistes indépendants, qu’ils exercent dans les médias publics ou privés, qui résistent aux pressions du pouvoir, à leurs intérêts personnels ou à l’autocensure. Des journalistes sans liens avec les partis politiques, qui soient capables de jouer pleinement leur rôle de contre-pouvoir et d’apporter la vérité aux Grecs".
Afin de garantir cette indépendance des médias, Christophe Deloire a réclamé "qu'une nouvelle loi fondamentale sur la liberté de la presse, garantissant le pluralisme, soit adoptée et appliquée". Il a également enjoint l’Etat grec à “mettre un terme à son interventionnisme au sein des médias et aux poursuites judiciaires intentées contre des journalistes pour leurs activités d’information”. Il a appelé les autorités grecques à "traiter avec intransigeance les violations faites à la liberté de l'information", et à "en finir avec le climat d'impunité qui règne autour des violences à répétitions infligées aux journalistes".
Publié le
Updated on
20.01.2016