"Rien n'excusera ce meurtre" : Reporters sans frontières est horrifiée par la mort de Wei Wenhua

Le 7 janvier, l'entrepreneur chinois Wei Wenhua a été battu à mort par des officiers municipaux car il les a filmé, à l'aide de son téléphone portable , lors d'une altercation avec des manifestants dans la ville de Tianmen (province du Hubei). Reporters sans frontières est horrifiée.

Reporters sans frontières est horrifiée par la violence des autorités, qui a coûté la vie de l'entrepreneur chinois Wei Wenhua, le 7 janvier 2008. Il a été battu à mort par des officiers municipaux ("chengguan") car il filmait une altercation à l'aide de son téléphone portable avec des manifestants dans la ville de Tianmen (province du Hubei). "Nous sommes révoltés par cet acharnement meurtrier de la part des autorités locales. Rien ne justifie de tels agissements. Wei Wenhua est le premier "journaliste citoyen" chinois à mourir pour avoir pris des images. Il a été battu à mort parce qu'il voulait dénoncer l'attitude de ces agents qui outrepassent leur rôle à chaque intervention. Cette tragédie montre la volonté des autorités chinoises de bafouer chaque jour un peu plus la liberté d'expression. Elles traquent toute personne suceptible de diffuser une information gênante", a déclaré l'organisation. Wei Wenhua, 41 ans, travaillait dans une entreprise de construction dans la ville de Tianmen. Selon sa famille et l'agence de presse nationale, Xinhua, il filmait une altercation entre plus d'une cinquantaine de policiers municipaux et des manifestants qui protestaient contre le déversement d'ordures dans la ville. Le voyant filmer, les officiers l'ont alors roué de coups pendant dix minutes avant d'appeler les secours. Wei Wenhua est mort sur le chemin de l'hôpital. Des témoins de l'incident ont affirmé que cinq autres personnes avaient été blessées. Lors d'une conférence de presse accordée le 9 janvier, Wang Faliang, adjoint au maire de la ville de Tianmen, a admis que des policiers étaient impliqués dans le meurtre de Wei Wenhua. Selon lui, une centaine de personnes ont été mobilisées pour éclaircir cette affaire. Vingt-quatre officiers ont été arrêtés et mis en examen. A ce jour, quatre sont en détention. D'après le rapport officiel, le téléphone portable de Wei Wenhua est entre les mains des enquêteurs et le film a été effacé. Depuis le 1er janvier 2008, des mesures légales sont appliquées afin de définir le rôle de ces officiers municipaux, qui entachent régulièrement la réputation des autorités chinoises en raison de leur comportement brutal. En 2007, le site d'information chinois Boxun a recensé trois cas de personnes tuées sous leurs coups. Pour en savoir plus : - tour d'horizon de la presse locale - un exemple de brutalité policière en Chine
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Updated on 20.01.2016