Retour des violences à l'encontre des journalistes?

Reporters sans frontières exprime sa consternation et son inquiétude suite au passage à tabac de plusieurs journalistes par les forces de l'ordre lors d'une manifestation organisée par l'opposition, le 26 avril, sur le parvis de la mairie de Bakou, la capitale. Au moins cinq journalistes ont été agressés physiquement, dont certains plus sérieusement, par des policiers en civil. Ils étaient venus couvrir la manifestation des militants du principal parti d'opposition, Azadlig. D'après un témoin sur place, les policiers ont encerclé les journalistes à la fin du rassemblement, afin qu'ils ne puissent quitter les lieux. Alors qu'ils filmaient ou photographiaient les manifestants, les insultes sont tombées, très vite suivies par les coups. Les policiers apostrophaient les professionnels de médias, coupables, selon eux, de faire connaître les actions de l'opposition. L'organisation de défense de la liberté de la presse condamne l'ensemble de ces violences, et tout particulièrement celles subies par Mehman Huseynov. Le journaliste de l'Institut pour la liberté et la sécurité des journalistes a vu son appareil photo brisé par un policier. Il a lui-même été sévèrement blessé. Ses collègues d'autres médias ont également été blessés, mais à un degré moindre. En plus de ces agressions, plusieurs interpellations se sont produites. Reporters sans frontières dénonce ainsi les arrestations d'Ayanda Mursaliyeva, épouse de Ganimat Zahidov, Seymur Haziyev, Natig Gulahmed Oglu et Gan Turali écrivant pour le journal Azadlig, et Parviz Hashimli journaliste pour Bizim Yol. Ils ont été détenus quelques heures puis relâchés. Les forces de l'ordre ont démenti être responsables de ces voies de fait. La manifestation avait été organisée par les partis de l'opposition réclamant le droit de libre réunion. Plus de 200 personnes étaient présentes alors que les autorités avaient interdit ce rassemblement. Reporters sans frontières redoute que le pays ne se trouve à la veille d'une nouvelle vague de violences, semblable à celle de 2006. Elle appelle le gouvernement et les forces de police à prendre toutes les mesures nécessaires pour qu'une telle situation ne se reproduise pas.
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Updated on 20.01.2016