Reprise de publication d'Amar Desh, mais son directeur de publication reste détenu
Organisation :
Reporters sans frontières accueille favorablement la décision de la Haute Cour de reporter l'ordre d'annulation de la licence du quotidien Amar Desh dans trois mois. Grâce à cette décision, le journal d'opposition, fermé depuis dix jours, a pu reprendre ses activités le 11 juin 2010. Les lecteurs du journal, ont pu ainsi voir le retour d'Amar Desh dans les kiosques, avec une édition spéciale de quatre pages. La Haute Cour a également avertit contre toute forme de torture que le directeur de publication du quotidien Mahmudur Rahman, détenu depuis le 2 juin dernier, pourrait subir.
"Reporters sans frontières salue la décision de la Haute Cour de garantir l'intégrité physique de Mahmudur Rahman et de permettre la reprise de la publication d'Amar Desh. Toutefois, nous dénonçons l'acharnement politique du gouvernement contre ce journal d'opposition et demandons la libération immédiate de Mahmur Rahman. L'organisation appelle également le gouvernement de Sheikh Hasina Wajed à mettre fin à toutes poursuites contre Rahman et à redonner une licence au média", a déclaré Reporters sans frontières.
Si la Haute Cour interdit les mauvais traitements sur la personne de Rahman, la police est autorisée à l'interroger pendant sa détention provisoire de douze jours. La cour ordonne un examen médical après chaque interrogatoire, pour vérifier que Mahmudur Rahman n'a pas été torturé. Ses avocats seront présents à chaque interrogatoire, mais séparés de leur client par une vitre.
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Le 10 juin 2010
En quoi le directeur de publication Mahmudur Rahman est-il un séditieux ?
Reporters sans frontières est indignée par les accusations de "sédition" formulées contre Mahmudur Rahman, directeur du journal Amar Desh. L'organisation demande également à la chef du gouvernement, Sheikh Hasina, de garantir l'intégrité physique du journaliste d'opposition qui pourrait avoir été maltraité depuis son arrestation le 2 juin.
"Mahmudur Rahman a été accusé en l'espace de quelques jours de 'fraude', d'obstruction au travail de la police, d'avoir imprimé des affiches d'un mouvement interdit, puis de 'sédition'. Nous dénonçons un acharnement politique contre un directeur de publication d'opposition. Nous redoutons que cette affaire ne soit une illustration tragique du retour aux pratiques anti-démocratiques, de harcèlement des personnalités d'opposition. Nous demandons sa libération", a affirmé l'organisation.
Selon le témoignage recueilli par Reporters sans frontières d'un journaliste détenu dans le passé pour sédition, "les cellules sont sales, les toilettes infectées, et la nourriture et l'eau rares. Les interrogatoires ont normalement lieu le soir, et les mauvais traitements sont monnaie courante."
Cette accusation de "sédition" permet aux autorités de le détenir pour une durée indéterminée dans l'attente du verdict d'un tribunal compétent. L'ordre de porter cette accusation très grave a été validé par le ministre de l'Intérieur du gouvernement de la Ligue Awami. Selon la police, Mahmudur Rahman aurait rencontré un groupe de fonctionnaires accusés d'avoir comploté en 2006 contre la tenue d'élections nationales.
Mahmudur Rahman est cité dans deux autres nouvelles affaires : complicité dans la tentative par une centaine de militants de l'organisation de jeunesse du parti d'opposition, BNP, de l'arracher des mains de la police lors de son transfert du tribunal vers la prison ; et impression de matériel de propagande du mouvement islamiste interdit Hizbut-Tahrir.
Par ailleurs, la Haute Cour de Dacca a ordonné, le 8 juin, à cinq journalistes du journal suspendu, Amar Desh, de se présenter à leur procès pour "obstruction à la justice". Ils avaient tenté de résister à la perquisition de plus d'une centaine de policiers dans les locaux du quotidien.
Enfin, la Haute Cour examine une demande d'annulation de la décision de retrait de la licence de ce quotidien national proche du parti d'opposition BNP.
Lire le précédent article sur Mahmudur Rahman: http://fr.rsf.org/bangladesh-amardesh-ferme-editeur-arrete-02-06-2010,37649.html
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Updated on
20.01.2016