Le tribunal de Copenhague a prononcé l'acquittement des journalistes poursuivis pour “atteinte à la sécurité de l'Etat” après la parution, en 2004, d'une série d'articles dans le quotidien Berlingske Tidende. Reporters sans frontières salue cette décision mais appelle les autorités à inscrire la protection des sources des journalistes dans la loi.
Reporters sans frontières se réjouit de l'acquittement des trois journalistes du Berlingske Tidende, prononcé le 4 décembre 2006 par un tribunal de Copenhague. Ils étaient poursuivis pour avoir divulgué, en 2004, des extraits de rapports des services secrets relatifs à l'absence d'armes de destruction massive en Irak.
“C'est une excellente nouvelle. Le Danemark est un modèle en matière de liberté de la presse et cette décision est conforme à sa réputation. Nous saluons la décision du tribunal, qui place l'intérêt public au-dessus de celui de l'Etat. Nous rappelons néanmoins que les journalistes n'auraient pas dû être poursuivis. L'agent des services secrets par lequel ils avaient obtenu des informations, Frank Grevil, a été jugé et condamné à quatre mois de prison. Michael Bjerre, Jesper Larsen et Niels Lunde ne sont pas soumis aux mêmes restrictions dans l'exercice de leur métier de journaliste. Nous appelons le gouvernement à entreprendre une réforme du code pénal afin d‘inscrire dans la loi la protection du secret des sources des journalistes”, a déclaré Reporters sans frontières.
Michael Bjerre et Jesper Larsen avaient déjà été mis en examen, le 26 avril 2004, pour “publication d'informations illégalement obtenues par un tiers”, d'après l'article 152-d du code pénal. Ils risquaient alors une peine maximale de six mois de prison. Les chefs d'inculpation avaient été aggravés et les deux hommes, ainsi que leur rédacteur en chef, Niels Lunde, avaient été accusés “d'atteinte à la sécurité de l'Etat” risquant ainsi jusqu'à deux ans de prison. Leur procès avait débuté le 13 novembre 2006, entraînant une vague de protestations au Danemark et dans la communauté internationale.