Reporters sans frontières salue la remise en liberté d'un journaliste d'opposition

Reporters sans frontières se réjouit de la décision du président Ali Abdallah Saleh, le 23 mars 2005, de gracier Abdulkarim Al-Khaiwani, rédacteur en chef de l'hebdomadaire d'opposition Al-Choura, dont la peine d'un an de prison avait été confirmée la veille. Le journaliste a été remis en liberté le 24 mars. "Nous sommes soulagés et espérons que le dénouement heureux de cette affaire ouvrira la voie à une plus grande tolérance à l'égard des journalistes yéménites. Une réforme de la loi serait réellement bénéfique à la liberté de la presse au Yémen, en évitant que d'autres journalistes ne soient condamnés à des peines de prison ferme", a rappelé Reporters sans frontières. ----------------------- 22 mars 2005 - La condamnation à un an de prison ferme du rédacteur en chef d'Al-Choura confirmée en appel Reporters sans frontières est choquée par la décision de la cour d'appel de la ville de Sanaa qui a confirmé, le 22 mars, la peine d'un an de prison ferme contre Abdulkarim Al-Khaiwani, rédacteur en chef de l'hebdomadaire d'opposition Al-Choura. « Cette peine de prison prouve à quel point la liberté de la presse est en danger au Yémen, a déclaré l'organisation. Nous exhortons la justice yéménite, par le biais de la Cour suprême à laquelle doit être transmis le dossier, à annuler cette décision. » « Les journalistes de la nouvelle publication Saout Al-Choura devraient pouvoir travailler en paix et les anciens collaborateurs d'Al-Choura n'ont pas à être harcelés de la sorte. Nous faisons appel au président Abdallah Saleh pour que les autorités de son pays ne cèdent pas à une logique répressive en jetant systématiquement les journalistes en prison », a ajouté l'organisation. Abdulkarim Al-Khaiwani est détenu depuis le 5 septembre 2004. Il a été reconnu coupable d'avoir soutenu, à travers ses écrits, la rébellion du leader chiite Badr Eddin al-Hawthi contre les autorités de Sanaa et d'avoir diffamé le président Saleh. Alors que la période de suspension de six mois d'Al-Choura est terminée, le journal n'est pas reparu. Un autre hebdomadaire du nom de Saout Al-Choura est né. Le président de la cour d'appel a ordonné l'interrogatoire de son rédacteur en chef, Abdallah Ali Sabri et de six personnalités ayant écrit pour Al-Choura. ------------------------------ 4 mars 2005 - Abdulkarim Al-Khaiwani emprisonné depuis six mois Le 5 mars 2005, cela fera six mois que le rédacteur en chef de l'hebdomadaire Al-Shoura, Abdulkarim Al-Khaiwani, est en prison. Il a été condamné, le 5 septembre 2004, à un an de prison ferme et son journal a été suspendu pour une durée de six mois. Reporters sans frontières demande sa libération immédiate ainsi que la levée de la suspension de sa publication. "Nous dénonçons fermement le recours à des peines d'emprisonnement dans des affaires de diffamation et nous demandons aux autorités yéménites une réforme du code pénal afin de supprimer les peines de prison pour des délits de presse. Dans le cas d'Abdulkarim Al- Khaiwani, une peine aussi lourde et la délivrance d'un mandat de dépôt contre lui nous paraissent totalement disproportionnées par rapport au chef d'inculpation», a déclaré l'organisation. Reporters sans frontières déplore qu'il ait fallu attendre six mois avant qu'Abdulkarim Al-Khaiwani puisse faire appel. Par ailleurs, les six mois de suspension d'Al-Shoura étant arrivés à terme, l'organisation demande au gouvernement d'autoriser sa reparution. Le 2 mars, après six mois de détention, Abdulkarim Al-Khaiwani a eu droit à sa première audience en appel devant la cour de Sanaa. Plusieurs journalistes et avocats défenseurs des droits de l'homme avaient fait le déplacement pour le soutenir. Afin de limiter cette manifestation de soutien, l'audience avait été transférée dans une petite salle et le juge avait fait évacuer par la force plusieurs personnes, dont un des principaux avocats du journaliste. A l'issue de cette audience, le verdict a été reporté au 22 mars 2005. Afin de protester contre la violation du code de la presse et de la Constitution que représente selon eux cette affaire, le syndicat des journalistes et celui des avocats organisent le 5 mars un rassemblement dans les locaux du Syndicat des journalistes yéménites en soutien au rédacteur en chef d'Al- Shoura. Abdulkarim Al-Khaiwani avait été condamné le 5 septembre par une cour de Sanaa, suite à une plainte du ministère yéménite de l'Information. Il avait été reconnu coupable d'avoir soutenu, à travers son journal, la rébellion du leader chiite Badr Eddin al-Hawthi contre les autorités de Sanaa et d'avoir diffamé le président Saleh. A l'issue du procès, un mandat de dépôt avait été délivré contre lui. Son avocat, Jamal al-Goabi, avait pourtant annoncé au juge immédiatement après le verdict qu'il faisait appel de la décision.
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Updated on 20.01.2016